Le Mans insolite
Le fait que vous lisiez encore ces quelques lignes pourrait sembler une presque performance pour certain, où à moins que vous soyez un esprit rebelle à cette modernité où tout est fait pour créer l'émotion sans la réflexion. Bref il ne me reste que l'écriture pour conter mes visions.
En effet les images fugaces que je voudrai décrire ici n'ont pu être immortalisées par mon Aïe-fone, (même pas mal) puisque j’étais au volant de mon véhicule au Mans près du centre commercial appelé Centre-sud, Carrefour pour les manceaux, voir RECORD (en roulant les r), les manceaux d'avant 1960 comprendrons...
Première vision en ce 23 décembre à 9h30 rue de Laigné, sur le trottoir un père Noël avec sa hotte sur le dos, plutôt pressé le papy comme s'il allait rater un rendez-vous. Mais pas un père Noël de supermarché avec une barbe en coton hydrophile, un vrai celui là, bien vieux comme il se doit, avec des rides partout, des cheveux blancs, une vrai barbe blanche et des moustaches toutes aussi blanches, retournées en guidon de vélo, pincées et roulées avec patience par des doigts arthritiques octogénaires, au cours des longs après-midi d'hiver passés devant la télévision à regarder les pubs sur les monte-escaliers électriques et les sonotones de chez Alfe-le-loup.
Où allait-il papy Noël dans cette rue sans magasin, lui seul pourrait le dire...Peut-être sortait-il de chez lui, et que la maison du père Noël est située rue de Laigné ...au 129, il s'en passe des choses, mais chut !
Et puis vers midi, juste à coté du fameux centre commercial sud, j’aperçois une femme engoncée dans un lourd manteau, avec écharpe autour du cou, des mains gantées accrochées à de lourds paquets à chaque bras, et sur le tête … un four à micro-onde en parfait équilibre.
Elle marchait ainsi, bien droite, d'un pas régulier, le port altier comme le font ses sœurs africaines qui reviennent de chercher l'eau au puits, perpétuant ainsi les longues traditions des mamas africaines, en manque de soleil sous nos froids nuages hivernaux. Je n'ai pas noté la marque du micro-onde mais l'image du four imprimée sur le carton était parfaitement explicite. Allez donc essayer d'en faire autant...ça pèse un micro-onde.
La mondialisation est bien là, qui pourrait en douter.
Allez une dernière, même jour même lieu, toujours au centre commercial Carrefour, à la galerie marchande j’étais allé déguster mon sandwich avec une tite bière de Noël au Café-Bar chez dédé (il ne s'appelle pas comme çà, mais le patron à une tête à s'appeler dédé).
Alors que je terminais mon expresso, deux gars arrivent, la quarantaine bien sonnée, du style pilier de comptoir mais à jeun, les cheveux en bataille perdue d'avance, ils s'installent à la table juste à coté. Après avoir salué le patron qu'il connaissent apparemment plutôt bien, ils discutent le coup face à face.
Le pitch comme disent les ché-bran, c'est que l'un avait gardé ses écouteurs dans les oreilles et que l'autre avait carrément un gros casque blanc sur ses oreilles pour écouter sa musique. Et les voilà en train de siroter leur panaché-grenadine avec leurs écouteurs sur la tête, tout en essayant de discuter de la pluie et du beau temps.
L'image était étonnante ! J'avais mon Aïe-fone, mais j'ai pas osé...
Bon il faut que je retourne voir mes vertes prairies, des fois que les vaches elles-aussi auraient des écouteurs.
Cela dit nous avons un éleveur qui passe de la musique à ses vaches (de marque haut de gamme les vaches) et qui a installé un système de brosses suspendues qui tourne 24h/24, du style des brosses verticales que l'on trouve dans les lavages automatiques des stations services pour nos voitures.
Ainsi les vaches se font masser quand elle le veulent, tout en écoutant du Mozart.
J'ai même pas ça chez moi !
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