Vendredi 13 octobre 1307, arrestation des Templiers : petite histoire d'une imposture historique

La véritable histoire de la fin des Templiers mériterait d'être écrite. J'en ai toujours rêvé. Mais le temps est compté. On ne peut tout récrire des impostures historiques, qui ne tiennent pas tellement aux faits mais souvent au contexte, ou à l'oubli des éléments déterminants. L'arrestation des Templiers fait partie de ceux-ci.

Mon intention n'est pas ici d'écrire l'histoire vraie. Il faudrait bien des livres. Ni de donner tort ou raison à Philippe le Bel qui, par la décision qu'il a prise, a enclenché des évènements dont nous subissons encore les conséquences : la fin du mythe du pays celte, la guerre civile dite guerre de cent ans prolongée par la guerre des roses, la perte de la souverenaité légitime en Angleterre et  au royaume dit uni, la révolution française et la vengeance contre Capet, l'indépendance américaine et d'une certaine mesure les deux guerres mondiales et la déshérence de l'Europe. En épousant Henriette de Navarre, l'histoire allait basculer. Nul ne peut dire ce qui se serait passé sans cela. Mais cette union est une bifurcation systémique, un grain de sable qui allait tout changer. J'essaierai un jour de l'expliquer. Mais aujourd'hui, puisque @Gilbert Martinez  me rappelle  cet anniversaire, j'en profite pour juste rappeler quelques évènements que nos livres taisent alors qu'ils sont essentiels. Et j'écris d'un trait, de mémoire, avec peut-être quelques approximations que je corrigerai au fil des jours.

En deux mots, Philippe le Bel malmène les ouvriers francs associés au Temple en Terre Sainte. Les templiers, appauvris par les défaites et la lourde charge de l'entretien des forteresses, ont proposé aux ouvriers maçons et charpentiers, essentiellement, de venir donner leur savoir-faire et leur force de travail, gracieusement en don à l'Oeuvre, en échange d'une participation directe aux Chapitres des Templiers, où ils sont "francs et acceptés".

Les plus gros bataillons viennent d'Ecosse en raison de leur pauvreté et d'une foi chevillée au corps.

Ils sont acceptés, non pas à la règle de saint Bernard comme on l'écrit, dans des groupes, des logos, mais selon un rituel mixte qui associe christianisme originel et rituel venu des hautes vallées perses, dont la base est reprise dans les confréries musulmanes et les soufies (lire l'admirable livre de Jean-Marc Aractingi sur les symbolisme de ces confréries).



Pour des raisons obscures mais aussi par opposition au roi Edouard  d'Angleterre qui lorgne sur les pays celtes et gaulois, le pays de Gales et l'Ecosse, pays de l'Auld Alliance parlant frances, ou françois, Philippe le Bel malmèra les ouvriers maçons francs après la chute d'Acre (1291).

Edouard les rapatriera. Comme il a soumis le pays de Gales puis annexé un temps l'Ecosse à qui il a volé la pierre sur laquelle on oint les rois celtes - supposé être celle des Mérovingiens, du christ et même selon certains des 18ème et 19ème dynastie de l'Egypte antique, l'Astragale (qui a servi à légitimer Elisabeth) -, il exerce des représailles en terre sainte dont l'administration et l'intendance ont été confiées à Philippe le Bel.

Excédé, Richard rapatrie les ouvriers francs et leur accorde en échange des droits équivalents à ceux qu'ils avaient en Terre Sainte : ce sont les "Ancient Charges" en francès de l'époque et non pas les "old charges" comme on le lit parfois. Plus tard, elles seront confirmées par les Stuarts sous le nom de "Auld Charges" (encore en patois francès d'Ecosse).

Les corporations d'ouvriers francs établissent leur siège à Edimbourg. James Stuart (5e grand sénéchal d'Écosse),
  • descendant de la famille Fitzalan (ou Fils-Alain en français), arrière-petit-fils d'Alain Dapifer, sénéchal de Dol-de-Bretagne et noble breton qui combat peut-être à la bataille d'Hastings en 1066, 
  • descendant également d'une famille du Jura qui donnera son nom à la plus grande des îles d'Ecosse,
  • ancêtre du fondateur de la dynastie Stuart, avec Robert II Stuart, lequel protègera la maçonnerie et édictera les "Auld charges" en remplacement des "Ancient Charges",
est chargé de protéger ces corporations rentrées de Terre Sainte, tâche dans laquelle, en 1344, succèdera la famille Sainclair, dit de la Sainte Lumière. Laquelle achètera le château de Rosslyn et prendra le titre grâce à l'accord réalisé avec les Stuarts.

Philippe le Bel, furieux, décidera de punir les corporations écossaises et anglaises - à ce moment l'Ecosse n'a pas encore recouvré son indépendance - en taxant la laine, ce qui étranglera les guildes des pays bas qui vont donc entrer en conflit avec Philippe le Bel.

Les templiers rentrés de terre sainte, bien que majoritairement français, vont se solidariser avec l'Ecosse pour protéger les confréries initiatiques et ouvrières qui les ont tant aidés.

 Philippe le Bel pensait ne faire qu'une bouchée des ligues du Nord. C'est tout le contraire qui se passe.

En 1304, à la bataille de Courtrai, la fine fleur de la chevalerie française est décimée par le prompt renfort templier apporté aux confréries initiatiques et aux guildes. Le roi est ruiné.


Bataille de Courtrai : le Temple s'allie aux Ligues et aux ouvriers francs et acceptés contre le Roi de France. Une trahison ou un juste retour des choses ? 
Bataille de Courtrai : le Temple s'allie aux Ligues et aux ouvriers francs et acceptés contre le Roi de France. Une trahison ou un juste retour des choses ?


Le Temple n'a en réalité que peu d'argent. Mais le roi rumine sa vengeance. Il agit de tout coté, convainc le pape de prendre son parti sous la menace d'une Eglise gallicane. Le pape décide la fusion des Templiers et des Hospitaliers, en réalité plus riches. Refus de Jacques de Molay qui se proclame Grand Maître et rêve d'un Empire franc unissant Espagne, France, Ecosse, Pays de Gale, Norvège et Pays Bas. En vérité tous ces pays forment encore ce qui aurait pu devenir un seul pays, uni par la langue commune de leurs élites et une origine ethnique, spirituelle et culturelle commune.

On connait la suite que je ne raconte pas aujourd'hui. Mon récit est évidemment incomplet :

  • Arrestation un vendredi 13 octobre. 
  • Fuite de la plupart des templiers en réalité avertis. 
  • Exfiltration du dernier trésor sur les territoires helvètes à qui il donnera la croix templière et le sens de la banque. 
  • Fuite de la flotte basée à la Rochelle vers l'Ecosse, Terre-Neuve et le Canada.
  • Exfiltration de certains documents
  • Remise des documents rituéliques aux Hospitaliers.

Les versions de ces évènements sont nombreuses et varient au grè des partis-pris !

Les Hospitaliers iront quérir les rituels et textes divers en Perse sur la foi templière et musulmane. Les documents rapportés scientifiques seront remis au Pape, les textes littéraires (Esope et autres) seront sauvergardés quelque part en Île de France et les rituels seront emportés à Edimburg où ils seront enterrés dans une chapelle, en 1309, dans un lieu dit appartenant alors à James Stuart et donné en dot au titre des Ancient Charges. Ce lieu sera baptisé Roslyn.

C'est là que bien plus tard la filleule de Ronsard et les Sainclair feront bâtir la chapelle du même nom, catholique mais si peu catholique par d'autres aspects, si bien qu'elle sera toujours épargnée, y compris par Cromwell...De ce mouvement naîtra les lumières. Qui peut dire si d'une humeur royale et d'un mariage naîtra un bien ou un mal. Chacun jugera à l'aune de ses propres convictions, sachant qu'il ne sert à rien de refaire l'histoire. Il faut juste tenter de comprendre, parce que c'est utile pour notre propre avenir. 


Patrice Hernu

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