Saint François d'Assise, saint patron des écologistes
L'encyclique écologique du Pape François éclate comme une bombe dans le monde catholique.
Faut-il qu'il y est le feu à la maison, pour enfin dire qu'il faut la sauver ?
On peut regretter que les prédécesseurs du pape Bergoglio n'est pas pris ces engagements plus tôt, saint François d'Assise lui, avait tout compris.
Cette encyclique fait du Pape François un émule de René Dumont et des discours altermondialistes les plus purs, ainsi que des écolo-gauchistes, tous décriés par la droite bien pensante qui le plus souvent, chaque dimanche à l'heure de la messe, se revendique haut et fort d'une spiritualité catholique.
C'est le monde à l'envers, les chrétiens et les électeurs de droite vont ils s'y retrouver, pas sûr ... ou alors le nouveau pape ferait-il des miracles ...
Voici un extrait de ce document, et quelques belles pages où Saint François est présenté comme le premier des écologistes et leur saint patron. C.R.
Lien pour accéder à la totalité du document. (200 pages)
http://www.lemonde.fr encyclique du Pape François
Saint François d’Assise
10. Je ne veux pas poursuivre cette
Encyclique sans recourir à un beau modèle
capable de nous motiver. J’ai pris son nom comme
guide et inspiration au moment de mon élection en tant
qu’Évêque de Rome.
Je crois que François est
l’exemple par excellence de la protection de ce qui
est faible et d’une écologie intégrale, vécue
avec joie et authenticité. C’est le saint patron de
tous ceux qui étudient et travaillent autour de
l’écologie, aimé aussi par beaucoup de personnes qui ne sont
pas chrétiennes.
Il a manifesté une attention
particulière envers la création de Dieu ainsi qu’envers les pauvres et les abandonnés. Il aimait et était
aimé pour sa joie, pour son généreux engagement et
pour son cœur universel. C’était un mystique
et un pèlerin qui vivait avec simplicité et dans une
merveilleuse harmonie avec Dieu, avec les autres,
avec la nature et avec lui-même. En lui, on voit
jusqu’à quel point sont inséparables la préoccupation
pour la nature, la justice envers les pauvres,
l’engagement pour la société et la paix intérieure.
11. Son témoignage nous montre aussi
qu’une écologie intégrale requiert une
ouverture à des catégories qui transcendent le langage
des mathématiques ou de la biologie, et nous
orientent vers l’essence de l’humain. Tout comme
cela arrive
quand nous tombons amoureux d’une
personne, chaque fois qu’il regardait le
soleil, la lune ou les animaux même les plus petits, sa
réaction était de chanter, en incorporant dans sa louange
les autres créatures. Il entrait en communication
avec toute la création, et il prêchait même aux
fleurs « en les invitant à louer le Seigneur, comme si
elles étaient dotées de raison ». Sa réaction
était bien plus qu’une valorisation intellectuelle ou
qu’un calcul économique, parce que pour lui,
n’importe quelle créature était une sœur, unie à lui
par des liens d’affection. Voilà pourquoi il se
sentait appelé à protéger tout ce qui existe. Son
disciple saint Bonaventure rapportait que, «
considérant que toutes les choses ont une origine commune, il
se sentait rempli d’une tendresse encore plus
grande et il appelait les créatures, aussi petites
soient-elles, du nom de frère ou de sœur ».
Cette
conviction ne peut être considérée avec mépris
comme un romantisme irrationnel, car elle a des
conséquences sur les opinions qui déterminent notre
comportement. Si nous nous approchons de la
nature et de l’environnement sans cette
ouverture à l’étonnement et à l’émerveillement, si
nous ne parlons plus le langage de la fraternité et de
la beauté dans notre relation avec le monde, nos
attitudes seront celles du dominateur, du consommateur
ou du pur exploiteur de ressources, incapable
de fixer des limites à ses intérêts
immédiats. En revanche, si nous nous sentons intimement unis à
tout ce qui existe, la sobriété et le souci de
protection jailliront spontanément. La pauvreté et
l’austérité de saint François n’étaient pas un ascétisme
purement extérieur, mais quelque chose de plus
radical : un renoncement à transformer la réalité
en pur objet d'usage et de domination.
12. D’autre part, saint François,
fidèle à l’Écriture, nous propose de reconnaître la
nature comme un splendide livre dans lequel Dieu
nous parle et nous révèle quelque chose de sa
beauté et de sa bonté : « La grandeur et la beauté
des créatures font contempler, par analogie, leur
Auteur » , et « ce que Dieu a d’invisible
depuis la création du monde, se laisse voir à
l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance
et sa divinité »
(Rm 1, 20). C’est pourquoi il
demandait qu’au couvent on laisse toujours une partie du
jardin sans la cultiver, pour qu’y croissent les
herbes sauvages, de sorte que ceux qui les admirent
puissent élever leur pensée vers Dieu, auteur de tant
de beauté.
Le monde est plus qu’un problème à
résoudre, il est un mystère joyeux que nous
contemplons dans la joie et dans la louange.
Mon appel
13. Le défi urgent de sauvegarder
notre maison
commune inclut la préoccupation d’unir
toute la
famille humaine dans la recherche d’un
dévelop-
pement durable et intégral, car nous
savons que
les choses peuvent changer. Le Créateur
ne nous
abandonne pas, jamais il ne fait marche
arrière
dans son projet d’amour, il ne se
repent pas de
nous avoir créés. L’humanité
possède encore la
capacité de collaborer pour construire
notre mai-
son commune. Je souhaite saluer,
encourager et
remercier tous ceux qui, dans les
secteurs les plus
variés de l’activité humaine,
travaillent pour assurer
la sauvegarde de la maison que nous
partageons.
Ceux qui luttent avec vigueur pour
affronter les
conséquences dramatiques de la
dégradation de
l’environnement sur la vie des plus
pauvres dans le
monde, méritent une gratitude
spéciale. Les jeunes
nous réclament un changement. Ils se
demandent
comment il est possible de prétendre
construire un
avenir meilleur sans penser à la crise
de l’environ-
nement et aux souffrances des exclus.
14. J’adresse une invitation urgente
à un nou-
veau dialogue sur la façon dont nous
construisons
l’avenir de la planète. Nous avons
besoin d’une
conversion qui nous unisse tous, parce
que le défi
environnemental que nous vivons, et ses
racines
humaines, nous concernent et nous
touchent tous.
Le mouvement écologique mondial a déjà
par-
couru un long chemin, digne
d’appréciation, et il a
généré de nombreuses associations
citoyennes qui
ont aidé à la prise de conscience.
Malheureusement,
beaucoup d’efforts pour chercher des
solutions
concrètes à la crise environnementale
échouent
souvent, non seulement à cause de
l’opposition
des puissants, mais aussi par manque
d’intérêt de
la part des autres. Les attitudes qui
obstruent les
chemins de solutions, même parmi les
croyants,
vont de la négation du problème
jusqu’à l’indiffé-
rence, la résignation facile, ou la
confiance aveugle
dans les solutions techniques. Il nous
faut une nou-
velle solidarité universelle. Comme
l’ont affirmé les
Évêques d’Afrique du Sud, « les
talents et l’implica-
tion de tous sont nécessaires pour
réparer les dom-
mages causés par les abus humains à
l'encontre de
la création de Dieu ».22 Tous, nous
pouvons colla-
borer comme instruments de Dieu pour la
sauve-
garde de la création, chacun selon sa
culture, son
expérience, ses initiatives et ses
capacités.
15. J’espère que cette Lettre
encyclique, qui
s’ajoute au Magistère social de
l’Église, nous aidera
à reconnaître la grandeur, l’urgence
et la beauté du
défi qui se présente à nous. En
premier lieu, je pré-
senterai un bref aperçu des différents
aspects de
la crise écologique actuelle, en vue
de prendre en
considération les meilleurs résultats
de la recherche
scientifique disponible aujourd’hui,
d’en faire voir
la profondeur et de donner une base
concrète au
parcours éthique et spirituel qui
suit. À partir de
cet aperçu, je reprendrai certaines
raisons qui se
dégagent de la tradition
judéo-chrétienne, afin de
donner plus de cohérence à notre
engagement
en faveur de l’environnement.
Ensuite, j’essaie-
rai d’arriver aux racines de la
situation actuelle,
pour que nous ne considérions pas
seulement les
symptômes, mais aussi les causes les
plus pro-
fondes. Nous pourrons ainsi proposer
une éco-
logie qui, dans ses différentes
dimensions, incor-
pore la place spécifique de l’être
humain dans ce
monde et ses relations avec la réalité
qui l’entoure.
À la lumière de cette réflexion, je
voudrais avancer
quelques grandes lignes de dialogue et
d’action qui
concernent aussi bien chacun de nous
que la poli-
tique internationale. Enfin, puisque je
suis convain-
cu que tout changement a besoin de
motivations et
d’un chemin éducatif, je proposerai
quelques lignes
de maturation humaine inspirées par le
trésor de
l’expérience spirituelle chrétienne.
16. Bien que chaque chapitre possède
sa propre
thématique et une méthodologie
spécifique, il re-
prend à son tour, à partir d’une
nouvelle optique,
des questions importantes abordées
dans les cha-
pitres antérieurs. C’est le cas
spécialement de cer-
tains axes qui traversent toute
l’Encyclique. Par
exemple : l’intime relation entre les
pauvres et la
fragilité de la planète ; la
conviction que tout est
lié dans le monde ; la critique du
nouveau para-
digme et des formes de pouvoir qui
dérivent de
la technologie ; l’invitation à
chercher d’autres fa-
çons de comprendre l’économie et le
progrès ; la
valeur propre de chaque créature ; le
sens humain
de l’écologie ; la nécessité de
débats sincères et
honnêtes ; la grave responsabilité de
la politique
internationale et locale ; la culture
du déchet et la
proposition d’un nouveau style de
vie. Ces thèmes
ne sont jamais clos, ni ne sont laissés
de côté, mais
ils sont constamment repris et
enrichis.
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