SIDA un héritage de l'époque coloniale
Deux émissions TV cette semaine sur l’Afrique, le SIDA, et la
colonisation du continent africain par les européens lors des 150
dernières années.
La première émission sur ARTE « Sida, un héritage de l’époque coloniale », décrit le processus de développement du SIDA, et son déplacement orchestré par les blancs, malgré eux, le long des fleuves, suivant le transport du bois vers les ports au début du siècle dernier, pour un transport vers l'Europe.
La première émission sur ARTE « Sida, un héritage de l’époque coloniale », décrit le processus de développement du SIDA, et son déplacement orchestré par les blancs, malgré eux, le long des fleuves, suivant le transport du bois vers les ports au début du siècle dernier, pour un transport vers l'Europe.
Ce que les chercheurs ont trouvés
est incroyablement énorme.
"La contamination du SIDA en Afrique serait la conséquence de la
colonisation et de l'exploitation de la main d’œuvre des peuples
noirs en Afrique équatoriale française et au Congo Belge."
Dés la deuxième moitié du 19 ème siècle, l'exploitation
des richesses africaines dans l'empire colonial français à été
confiée par l'état français à des entreprises privées, qui ont
rétablis une forme d'esclavage en Afrique de l'ouest ;
rappelons qu'un tiers de l’Afrique appartenait à la France, (voir carte), et que
le centre de l’Afrique était la propriété de la Belgique.
Aujourd'hui on ne se gêne plus pour dénoncer, le massacre estimé à un
million de noirs par les sbires
du roi Léopold II, qui
s'était lui-même octroyé à titre privé, au centre de l'Afrique, une
propriété
personnelle
plusieurs fois plus grande que la Belgique elle même. L'exploitation du bois et du caoutchouc, ont rapportés aux
industriels
de nos deux pays des sommes colossales, et l'on peut comprendre
l'expansion économique florissante de la fin du 19 ème siècle en
Europe, avec le sang de la population noire.
Un
Million de morts au Congo Belge,
et en Afrique équatoriale française ?
Là point de chiffres …
mais on imagine que les français ne se sont pas privés non plus.
Rappelons nous aussi que les enfants mourraient en Europe dans les mines de charbon, et que leurs parents étaient aussi réduis à une forme d'esclavage appelée "condition ouvrière", relisons Germinal de Zola.
Dans
ce film sur ARTE, les médecins explorent les archives de prélèvements de peau sur les cadavres des noirs, pour retrouver
les origines du SIDA, et remontent sur les premiers virus du Sida au Cameroun dès
1908. La population noire était alors sur-exploitée
depuis des décennies, la syphilis décimait les villages, maladie
apportée par les français qui utilisaient les femmes noires comme
objets
sexuels, syphilis qu'elles transmettaient à leurs époux et à leurs
enfants. Un peuple épuisé par le travail du transport et de la
coupe du bois, par la construction des routes, des voies de chemins
de fer pour le transport des matières premières, un peuple noir
décimé par la maladie apportée par la colonisateur et ses
déviances.
Rappelons
qu'avant la colonisation ces peuples vivaient de chasse de
cultures et d'élevage du bétail. Un rythme de vie simple,
adapté à leur culture depuis des siècles.
Peut
on alors s'étonner que lorsque ce peuple fut épuisé par la maladie
et la maltraitance, la violence, le viol et la soumission à une
domination reprise plus tard par les nazis, mal nourris
aussi, peut on s'étonner que ces corps épuisés ont
pu accueillir et véhiculer
un virus venu des singes, dans
un corps où des défenses immunitaires tant affaiblies,
ont
pu ainsi
laisser muter un virus devenu mortel et
s'adapter à l'humain, alors que ce même homme africain, depuis des
siècles, avait pu naturellement lutter contre ces maladies, en ayant une vie normale adaptée à son propre milieu.
En
2014 nous avons le même phénomène avec Ebola dans
une Afrique contaminée par le
virus du SIDA.
La
civilisation à permis au SIDA de contaminé
l'homme noir, et aujourd'hui c'est l'homme blanc qui meurt du
SIDA.
Enfin
la deuxième émission qui m'a émue est « Rendez-vous en terre
inconnue », où nous partageons la vie de peuplades noires africaines, où
des hommes et des femmes vivent encore de l'élevage et de la culture
du
sorgho, comme le faisaient leurs ancêtres il y a 150 ans.
C'est un
retour en arrière incroyable pour nous, car ces hommes et ces femmes sont les
mêmes que ceux qui ont été torturés par nos ancêtres, assassinés, violés,
piétinés par leur supériorité illusoire d'être
blanc.
Quelle
leçon lorsque l'on voit la merveilleuse humanité qui habite
ces
paysans d’Afrique, humanité qui manque hélas parfois encore à certain de
nos concitoyens français, pourtant si conscients de leur
supériorité illusoire mais culturelle et raciale.
C.R.
C.R.
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