La fibromyalgie comprise: ce n’est pas dans la tête, c’est une pathologie physique réelle
Le National Biotechnology Information Center (NBIC, Centre d’Information National sur la Biotechnologie, ndt) du National Institute of Health (NIH, Institut National de la Santé, ndt)
a récemment publié les découvertes de recherches financées par Eli
Lilly Pharmaceuticals et Forest Laboratories et déclare avoir trouvé une
pathologie responsable de la fibromyalgie.
La cause de cette maladie a échappé aux
chercheurs pendant des années. En fait, l’état des patients était
considéré par beaucoup, dans le domaine médical, comme étant d’origine
psychosomatique (dans l’imagination) du fait de la variété des symptômes
qui ne se laissaient pas isoler, et l’expression de ces symptômes par
les patients restait le critère principal.
Le Dr. Frank Rice écrit sur des
découvertes à Integrated Tissue Dynamics comme ayant fait une percée
décisive sur la cause de la fibromyalgie, rendant son diagnostic plus
sûr et expliquant la multitude de symptômes et d’effets variés.
Les recherches ont identifié des
changements dans notre température interne comme étant les coupables,
car notre sang fonctionne comme un liquide de refroidissement à peu près
comme l’eau dans le radiateur d’une voiture. Nos principaux organes et
muscles actifs ont besoin d’une température constante d’à peu près
37,4°C, mais les malades ne parviennent pas à maintenir une température
stable.
Si nous perdons trop de chaleur
(hypothermie) ou en emmagasinons de trop (hyperthermie), le thermostat
principal de notre corps, l’hypothalamus (qui est dans le cerveau, ndt),
lutte pour préserver l’équilibre. Notre sang est le moyen par lequel
notre corps et notre cerveau se procurent des nutriments et de l’oxygène
et évacuent les déchets, et ici ce flux sanguin est perturbé.
Quand nous nous servons de nos muscles,
en particulier des mains et des pieds, le sang s’écoule entre la peau et
les muscles et doit être maintenu en équilibre (homéostase, ndt).
Nous possédons des contrôles de thermostat internes distants de
l’hypothalamus qui s’appellent des shunts artério-véneux ou shunts AV
qui agissent comme des valves entre les artérioles qui amènent les
nutriments et les veinules qui emportent les déchets.
Autant que l’ensemble du corps, ceux-ci doivent être synchrones pour une bonne homéostase.
La partie la plus petite de notre système
sanguin, ce sont les capillaires qui sont de minuscules vaisseaux
agissant comme des régulateurs de température (parmi beaucoup d’autres
fonctions), et qui soit conservent soit relâchent de la chaleur. Il a
longtemps été connu que lorsque endommagée par une blessure ou autre
cause pathologique, la fonction capillaire est réduite, ce qui cause des
problèmes chez les diabétiques.
Il a maintenant été découvert que lorsque
le shunt AV est défectueux dans son fonctionnement et interfère avec la
fonction capillaire, les muscles et le tissu épidermique ne peuvent pas
obtenir une nutrition adéquate ou correctement se débarrasser des
déchets. De plus, la régulation de la température devient un problème
affectant les fibres nerveuses.
Un résultat est une accumulation d’acide
lactique dans les muscles et les tissus profonds qui affecte le système
musculaire et provoque de la douleur qui peut sembler ‘migrer’ entre
différentes parties du corps d’un jour à l’autre et provoquer de la
fatigue, régulièrement rapportée par les victimes de fibromyalgie.
Le système nerveux sympathique (instinctif, ndt)
qui utilise la moelle épinière pour la communication ainsi que les
fibres sensorielles ou fibres nerveuses qui transportent les signaux au
système nerveux central, peuvent voir leur communication perturbée par
le résultat d’un dysfonctionnement des shunts AV, et les nerfs
hyper-sensibilisés envoient des signaux de douleur qui peuvent aussi
‘migrer’.
L’American Academy of Pain Medicine (Académie US de Médecine de la Douleur, ndt)
a fait paraître ces recherches sur sa page de couverture, accompagnées
d’un éditorial élogieux par Robert Gerwin de la Johns Hopkins School of
Medicine (École de Médecine Johns Hopkins, ndt). À ce jour, la
recherche est confinée aux femmes puisque les femmes semblent souffrir
en plus grand nombre que les hommes de la fibromyalgie.
Selon ces recherches, la fibromyalgie a
une pathologie et n’est pas psychosomatique; donc ceux et celles qui
souffrent de ce ‘syndrome’ peuvent désormais être rassuré(e)s que ce
n’est pas tout dans leurs têtes.
Paul Mountjoy est un auteur et psychothérapeute basé en Virginie, USA.
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