Gaz et huile de schiste en France : l'implantation des premiers forages à 40 kms de Paris
Ce n’est plus de la politique, c’est du poker menteur.
Les
industriels prétendent ne plus chercher de gaz de schiste, le gouvernement dit
ne pas vouloir leur exploitation. Sauf que tout prouve le contraire.
Voici la plateforme de Jouars en Seine et Marne à 40 kms de Paris, où cet été plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés afin de crier au pays l'imposture gouvernementale.
OUI - on se prépare à exploiter le gaz et l'huile de schiste en France, la preuve en photos pris par votre serviteur, cavalier randonneur. CR
Jouars août 2013
Photos : cavalierandonneur à copier et diffuser sans modération
Gaz de schiste : la bataille de France a commencée
Les implantations en cours
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Dans l’ombre des labos, dans les couloirs de l’Assemblée,
sur les bancs des tribunaux, ils s’agitent. C’est dit, les industriels ne
renonceront pas sans combattre aux gaz et pétrole de schiste qui dorment,
peut-être, sous nos pieds. Au début, pourtant, leur bataille semblait mal
engagée. Entre juillet 2011 et septembre 2012, les parlementaires, suivis des
présidents Nicolas Sarkozy et Francois Hollande, ont enchaîné les mesures pour
limiter l’exploration et l’exploitation de cette manne potentielle. Visée, la
nature même de ces hydrocarbures dits « non conventionnels ».
Ceux-ci ne se laissent pas attraper aisément. Impossible de
les pomper au cœur d’un réservoir, il faut, pour aller les chercher, casser la
roche-mère qui les abrite, grâce à la fracturation hydraulique. Besoins
gargantuesques en eau, risque de pollution des aquifères et de séismes, émissions
de CO2 : les inconvénients de cette technique sont nombreux. Alors, de
fracturation hydraulique, en France, il n’y aura point. Ce fut le sens de la
loi Jacob, adoptée en juillet 2011. Celle aussi des annulations de permis de
recherche suspects détenus par les pétroliers.
A l’époque, on a cru le dossier clos. C’était sans compter
la pugnacité des compagnies. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, les voilà
abonnées aux prétoires. Delphine Batho, ancienne ministre de l’Ecologie,
dénonce même « une guérilla judiciaire ». Parmi les pétroliers privés de permis
de recherche par Nicolas Sarkozy, Total fut le premier à dégainer. Assurant se
conformer à la loi, l’opérateur a déposé contre l’Etat un recours
administratif, dont il attend encore le jugement. Même punition, autre
réaction. Le 18 avril dernier, l’Américain Schuepbach a carrément saisi le
Conseil d’Etat d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). En
clair, la société texane estime que la loi bannissant le recours à la
fracturation hydraulique pour les pétroliers est contraire à la Constitution,
notamment puisque la technique est, dit-elle, autorisée pour les acteurs de la
géothermie. La QPC a été transmise au Conseil constitutionnel, qui doit
répondre avant le 12 octobre.
Coups de boutoir des industriels
A l’heure où nous écrivons ces lignes, impossible de savoir
si la loi vacillera sous les coups de boutoir des industriels. Ni si une
nouvelle législation, plus stricte ou plus laxiste, lui succédera. Ni même si
la révision en cours du code minier viendra verrouiller la question, empêchant
les opérateurs de forer sans consulter les habitants ni enquêter sur les
dommages induits par un forage. Pour dénoncer ce manque de consultation,
justement, deux communautés de communes du Bassin parisien ont, elles aussi,
déposé une QPC contre un permis détenu en Seine-et-Marne. Le résultat se fait
attendre. Une certitude néanmoins, les lignes longtemps gelées du dossier sont
en train de bouger. Et pas seulement dans les tribunaux. Pour le prouver, Terra
eco s’est plongé dans les permis octroyés aux industriels, a interrogé les
chercheurs qui planchent sur de nouvelles techniques, écouté les lobbies qui
murmurent à l’oreille des parlementaires, jaugé les résistances jurassiennes…
La guerre est déclarée, enfilez votre équipement. Source Terraeco.net
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