Le présidentialisme ou la servitude volontaire
«Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres»,
recommandait La Boétie, l'ami de Montaigne, qui ajoutait: «La première
raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude».
Illustration avec notre résignation politique au pouvoir d'un seul.
Il
faudra un jour s’interroger, peut être que dans 10, 20 ans, 30 ans, j’espère le
plus tôt possible on se passera ce que fut notre façon de résonner en politique, en politique, dans les médias, même les plus en vue, les plus élevés comme sur France Culture,
où l'on s’interroge, que dit le Président, que va faire la Président, quel est l’entourage
du Président, que pense le Président…
Qu’elle
donc cette société de plusieurs dizaines de millions de personnes, qui pense que sa
volonté collective repose sur un seul. Quel est donc cette préhistoire, cet archaïsme,
ce tout début totalement infime de l’âge démocratique, qu’est ce que cela ?
Et
bien c’est une vieille alerte qu’il faut remettre au goût du jour, c‘est la
servitude volontaire.
C’est
celle qui faisait dire à Etienne de la Boétie, dans sont discours de la
servitude volontaire, qu’il était surpris de voir un peuple, le peuple français, à l’époque, c’était au 16 ème siècle, au fond était soumis à la volonté d’un
seul, la volonté d’un monarque. Et de se dire que du pluriel d’une nation on la ramenait à un seul.
Et c’est là qu’il
disait « la première raison de la servitude volontaire c’est l’habitude » et nous nous sommes habitués à quelques chose qui est impensable.
« Soyer
donc résolus à ne plus servir et vous serez libre » disait la Boétie, « je
ne veux pas que vous le heurtiez ni que vous l’ébranliez ce système »
monarchique – présidentialiste aujourd’hui.
« mais
seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez comme un grand colosse, dont
on dérobe la base tomber de son propre poids et se briser »
Source Edwy
Plenel Médiapart.fr
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