L'Inde : le meilleur et le pire

L\'Inde compte des centaines de millions de personnes mal alimentées, avec des répercussions graves en termes de santé, de développement et d\'éducation. - Photo Narinder Nanu/AFP

Le meilleur : 

L'Inde crée un droit à l'alimentation pour 800 millions de personnes, le gouvernement lance le plus important programme social au monde.



photo : L'Inde compte des centaines de millions de personnes mal alimentées, avec des répercussions graves en termes de santé, de développement et d'éducation. - Photo Narinder Nanu/AFP lesechos.fr

Distribuer chaque mois de la nourriture gratuite à 800 millions de personnes : c'est l'ambition de la loi sur la sécurité alimentaire que vient d'adopter le gouvernement indien. Le texte prévoit que les trois quarts des habitants des campagnes et la moitié de ceux des villes recevront chaque mois cinq kilos de riz ou de blé, quasiment gratuitement. Des mesures complémentaires prévoient la distribution de trente-cinq kilos pour les familles les plus pauvres, des allocations pour les femmes enceintes et les jeunes mères, et la distribution de repas aux enfants. La distribution des aliments sera assurée par le système public de distribution, qui dispose d'implantations partout dans le pays.
Ce texte à la portée considérable a été adopté la semaine dernière par le gouvernement, sous la forme d'une ordonnance. Un choix surprenant qui montre la volonté de l'équipe au pouvoir de ne pas attendre la prochaine session parlementaire, en août.

Enjeu politique énorme

L'enjeu politique est énorme : des élections générales auront lieu, au printemps prochain au plus tard, et le Parti du Congrès, au pouvoir, voit dans cette initiative sa meilleure chance de séduire les électeurs populaires. Le texte devra, malgré tout, être confirmé par le Parlement, mais le Congrès joue sur le fait que l'opposition n'osera pas repousser une mesure censée aider les Indiens les plus pauvres.
Cette loi sur la sécurité alimentaire vise à traiter le problème de la faim, qui demeure très important en Inde (voir encadré). Au-delà des 200 à 300 millions de personnes très nettement sous-alimentées, le pays en compte, également, des centaines de millions mal alimentées, avec des répercussions graves en termes de santé, de développement et d'éducation. Les spécialistes de la pauvreté, le prix Nobel d'économie (1998) Amartya Sen en tête, faisaient donc campagne depuis des années pour un tel programme massif.
Le projet pose, malgré tout, de nombreuses questions sur l'organisation des achats, l'impact sur la production agricole indienne, etc. La capacité du système de distribution à prendre en charge l'opération est douteuse, d'autant que, dans son fonctionnement actuel, il fait l'objet de très gros détournements. L'identification correcte des bénéficiaires sera à cet égard cruciale. Nombre d'experts estiment que la distribution de riz et de blé n'est pas non plus la solution la plus adaptée, alors que les Indiens manquent surtout d'une alimentation plus riche en légumes, fruits et viande.
Enfin, les critiques s'inquiètent du coût du programme, évalué à 17 milliards d'euros (même si une grosse partie viendra du recyclage de dispositifs existants). « Dans la situation économique actuelle, le gouvernement ne peut pas se permettre de laisser compromettre le programme de maîtrise du déficit budgétaire », s'inquiète l'organisation patronale CII.
Patrick de Jacquelot source  lesechos .fr
Correspondant à New Delhi


Le meilleur et le pire :

Né en prison il y a 19 ans, un Indien libère sa mère

L'histoire rapportée par la BBC est presque incroyable. Après près de vingt ans d'emprisonnement, une femme a été libérée par son fils, né en prison, qui a rassemblé assez d'argent pour payer sa caution. 
Cela se passe en Inde. Vijay Kumari est condamnée pour meutre en 1994. Rapidement, elle obtient une libération sous caution mais est incapable de payer les 140 euros (120 livres) réclamés. Elle reste donc enfermée pendant dix-neuf ans, oubliée par la justice.
«Je pensais que j'allais mourir en prison. Ils me disaient à l'intérieur que personne ne sort jamais,» raconte-t-elle à la BBC.
C'est finalement son fils qui, après avoir passé son enfance en foyer, économise le salaire qu'il gagne dans un atelier textile pour engager un avocat et faire libérer sa mère.
Pour le journaliste de la BBC, cette histoire n'est pas un cas isolé. Près de 70% des personnes incarcérées en Inde seraient en attente de procès et beaucoup parmi elles ont déjà passé plusieurs années derrière les barreaux. source slate.fr
Photo: Capture d'écran de BBC News.

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