Les mensonges de l'histoire : Maximilien Robespierre

"L'histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d'accord. " 

Napoléon Bonaparte


Robespierre ou Éloge d’un irrécupérable 

" Toute une historiographie malhonnête a mis les excès de la Terreur sur le dos de l’Incorruptible. Pourtant ni la création, ni les excès de la Terreur ne sont de son fait. De surcroît, si Robespierre avait été écouté plus tôt, la Terreur n’aurait jamais existée. "




À quoi bon tenter de laver l’honneur bafoué de Maximilien Robespierre? Le sort de son souvenir n’a-t-il pas déjà été scellé par la Pensée officielle et une historiographie partiale? N’est-il pas déjà acquis qu’il était un dictateur sanguinaire? « Robespierriste » n’est il pas devenu un synonyme d’extrémiste?

Quel crime infâme a-t-il commis pour être à ce point victime de la vindicte universelle?

Dans notre examen du cas Robespierre, nous nous baserons sur une simple considération des faits historiques.

Le parcours politique de l’Incorruptible commence sous la Constituante. Courageusement, en bon rousseauiste, il y plaide pour le suffrage universel tandis que le reste de l’Assemblée souhaite instaurer un suffrage censitaire où seuls les riches pourront voter : les fameux citoyens « actifs ». Pour cet affront aux forces oligarchiques, il est moqué par ses collègues.

«Oui les grossiers habits qui me couvrent, l’humble réduit où j’achète le droit de me retirer et vivre en paix ; le modique salaire avec lequel je nourris ma femme, mes enfants : tout cela je l’avoue, ce ne sont point des terres, des châteaux, des équipages, tout cela s’appelle rien, peut-être pour le luxe et l’opulence, mais c’est quelque chose pour l’Humanité ; c’est une propriété sacrée, aussi sacrée sans doute que les brillants domaines de la richesse. (…) Vous voulez me dépouiller de la part que je dois avoir, comme vous, dans l’administration de la chose publique, et cela pour la seule raison que vous êtes plus riches que moi !»


Maximilien Robespierre est seul. Et le suffrage sera censitaire.

Très vite, l’orphelin d’Arras s’engage dans tous les combats. Il plaide tour à tour la cause de la liberté de la presse, de l’abolition de la peine de mort, de l’inviolabilité de la correspondance et du domicile, ainsi que du refus de la loi martiale.

Robespierre croit dur comme fer en la mission universelle et émancipatrice de la Révolution française. Son programme politique n’est que la défense de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La Déclaration prévoit l’égalité des hommes en droit. C’est donc naturellement que Maximilien se prononce pour l’émancipation des juifs dans un discours qui de deux cents ans plus tard pourfend les préjugés antisémites avec une étonnante modernité :

« On vous a dit sur les juifs des choses infiniment exagérées et souvent contraire à l’histoire. Comment peut-on leur opposer les persécutions dont ils ont été victimes chez différents peuples ? Ce sont au contraire des crimes nationaux que nous devons expier, en leur rendant les droits imprescriptibles de l’homme dont aucune puissance humaine ne pouvait les dépouiller. On leur impute encore des vices, des préjugés, l’esprit de secte et d’intérêt les exagèrent. Mais à qui devons nous les imputer si ce n’est à nos propres injustices ? Après les avoir exclus de tous les honneurs, même les droits à l’estime publique, nous ne leur avons laissé que les objets de spéculation lucrative. Rendons-les au bonheur, à la patrie, à la vertu, en leur rendant la dignité d’hommes et de citoyens ; songeons qu’il ne peut jamais être politique, quoi qu’on puisse dire, de condamner à l’avilissement et à l’oppression une multitude d’hommes qui vivent au milieu de nous. Comment l’intérêt social pourrait-il être fondé sur la violation des principes éternels de la justice et de la raison qui sont la base de toute société humaine ? »

D’abord hésitante, l’Assemblée finit par donner l’égalité des droits aux juifs.

La lutte de Robespierre pour la liberté et l’égalité ne s’arrête pas là. Quand le lobby des planteurs veut faire constitutionnaliser la pratique de l’esclavage dans les colonies par l’intermédiaire du député de Martinique Moreau de Saint-Méry, l’Incorruptible répond à nouveau de façon flamboyante.

« Dès le moment où, dans un de vos décrets, vous aurez prononcé le mot « esclavage », vous aurez prononcé votre propre déshonneur et le renversement de votre constitution. […] C’est grand intérêt que la conservation de vos colonies, mais cet intérêt même est relatif à votre constitution ; et l’intérêt suprême de la nation et des colonies elles-mêmes est que vous conserviez votre liberté et que vous ne renversiez pas, de vos propres mains, les bases de cette liberté. Eh ! Périssent vos colonies, si vous les conservez à ce prix. Oui, s’il fallait ou perdre vos colonies, ou perdre votre bonheur, votre gloire, votre liberté, je répéterais : périssent vos colonies.

Je conclus de tout ceci que le plus grand malheur que l’Assemblée puisse attirer, non pas sur les citoyens de couleur, non pas sur les colonies, mais sur l’empire français tout entier, c’est d’adopter ce funeste amendement proposé par M. Moreau de Saint-Méry.»

Robespierre est encore seul. L’esclavage est permis. Mais, trois ans plus tard, en soutenant l’abbé Grégoire, Robespierre fait de la France le premier pays de l’histoire de l’humanité à abolir l’esclavage.

On a accusé Robespierre de participer à la déchristianisation du pays. Rien n’est plus faux. Il condamne toutes les exactions antichrétiennes, terreau de l’athéisme. Afin de rendre la pratique du culte catholique plus aisée, il se prononce même pour le mariage des curés.

Ce qui a été fait doit être préservé. Mais les acquis révolutionnaires sont menacés par les Girondins qui veulent militairement exporter la Révolution. Robespierre fait connaitre son opinion : il est contre la guerre. Ce refus ne vient pas d’un angélisme pacifiste. Il vient de la conviction que la conquête militaire ne pourra rendre qu’insupportable la Révolution aux peuples soumis. On connait sa phrase célèbre « Personne n’aime les missionnaires armés ». L’orphelin d’Arras voit encore plus loin : il pressent que la guerre n’aura pour finalité que de placer un militaire à la tête du pays.


Robespierre est toujours seul. La guerre est déclarée.

La France se rend vite compte qu’elle doit faire face à un péril mortel. Toute l’Europe se ligue contre elle suite à l’exécution de Louis XVI. Pour surmonter l’épreuve, la Convention décrète la Terreur sous la pression des classes populaires, puis proclame le Gouvernement révolutionnaire.


La chute des Girondins (31 mai 1793), fait rentrer l’Incorruptible au Comité de salut public. Il s’y fixe un cap : garantir l’indivisibilité de la République française. Il est alors convaincu que seule une France unie pourra surmonter l’incroyable défi lancé par l’histoire. Car la situation est catastrophique. Sur toutes les frontières, les combats font rage entre les troupes révolutionnaires et celles d’un continent coalisé. À l’intérieur, il faut combattre les dangers fédéralistes et vendéens.


À la situation militaire s’ajoute la situation économique. La monnaie ne vaut plus rien, le circuit économique est désorganisé, la disette est partout.


L’Incorruptible se démène pour mobiliser les forces vives du pays. Il légitime la Terreur par son dirigisme et ses discours enflammés. Mais qu’importe, tous les moyens sont bons pour sauver la patrie. L’année 93 voit la levée en masse, les réquisitions d’armes, la nationalisation des fabriques nécessaires à la guerre et le maximum.


Tout le pays est mobilisé. Dans la capitale, les factions sont éliminées. On a reproché à ces exécutions à Robespierre. Pourtant, s’il est vrai qu’il a une part de responsabilité, il ne faut pas oublier que rien n’aurait put se faire sans l’aval de la Convention et du reste du Comité de salut public. Imputer ces assassinats politiques au seul Robespierre est donc une parfaite tartuferie. Par ailleurs, soyons francs. Pouvait-on raisonnablement laisser agir les Enragés qui demandaient une intensification de la Terreur tournant au délire génocidaire ou les Modérés qui se prononçaient pour une soumission totale à l’ennemi ?


En province, les représentants en mission font régner l’ordre, et ce souvent au prix du sang d’innocents. Les têtes tombent. Mais, peu à peu, le danger recule. L’inflation est stoppée, les ennemis sont repoussés et les révoltes sont matées.


La tâche accomplie est véritablement surhumaine. Il ne faut pas s’y tromper : en ces années 1793 et 1794, la France a sauvé sa tête (jurisprudence Pologne). Mais en se sauvant, c’est aussi l’embryon de démocratie qu’elle était qu’elle a préservé.


Pendant ces mois de danger, Robespierre ne se contente pas de mener la guerre. Il supervise des réformes historiques pour le monde paysan. Un décret du 17 juillet 1793 abolit les droits féodaux qui avaient été déclarés rachetables en 1789. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les paysans sont libres, totalement libres. Ils possèdent enfin leur terre. Ce décret est conforme à la vision robespierriste du droit de propriété, c’est-à-dire le droit pour chacun de jouir des fruits de son travail.


L’Incorruptible appuie son ami Saint-Just pour le décret du 26 février 1794. En vertu de celui-ci, les terres des nobles émigrés, déclarés ennemi de la nation, sont redistribuées aux indigents. Même les plus humbles peuvent acquérir de la terre. La Révolution française mène à terme le projet millénaire des Capétiens : donner la propriété du sol aux paysans pour rabaisser les grands.


Robespierre a affranchi les hommes asservis, donné la terre à ceux qui n’en possédaient pas et sauvé son pays de l’invasion, voire du démembrement. Alors, pourquoi nous est-il présenté comme un tyran sanguinaire?


À cause de la Terreur, en grande partie. Toute une historiographie malhonnête a mis les excès de la Terreur sur le dos de l’Incorruptible. Pourtant ni la création, ni les excès de la Terreur ne sont de son fait. De surcroît, si Robespierre avait été écouté plus tôt, la Terreur n’aurait jamais existé. Tout d’abord parce que le jeune député d’Arras s’était prononcé pour l’abolition de la peine de mort. Puis parce qu’il était contre la guerre, elle seule responsable de la radicalisation de la Révolution. La Terreur a été institutionnalisé à la demande des sans-culottes, puis appliquée avec l’aval de la Convention et du Comité de salut public. Quant aux massacres de masse, les responsables sont les représentants en mission.


Carrier massacre à Nantes, Collot d’Herbois et Fouché à Lyon, Tallien à Bordeaux, Barras et Fréron à Toulon. Les représentants en mission agissent de leur propre chef. Ils sont les seuls responsables de leurs exactions. Robespierre est d’ailleurs méfiant vis-à-vis de leur personne. C’est pourquoi il envoie Jullien de Paris, député de la Drôme, inspecter leurs actes. Le jeune député se rend vite compte que tous les représentants outrepassent leurs prérogatives en commettant d’innombrables crimes. De retour à Paris, il en avertit Robespierre. Aussitôt, l’Incorruptible prend des dispositions en faisant rappeler tous les tortionnaires (mai 1794). Mais il est depuis longtemps trop tard : la Terreur a été déconsidérée.


Les criminels sont Barras, Carrier, Fréron, Collot d’Herbois, Fouché et Tallien. Or, qui sont les thermidoriens si ce ne sont Barras, Carrier, Fréron, Collot d’Herbois, Fouché et Tallien ? Les principaux thermidoriens sont les terroristes. C’est parce qu’ils se sentent menacés par Robespierre qu’ils décident de se retourner contre lui. En clair, les thermidoriens renversent Robespierre pour sauver leur tête. Une fois l’Incorruptible déchu, ils lui font porter le fardeau de leurs actes terroristes. Ils salissent l’image de Robespierre pour nettoyer la leur. Imputer ses propres crimes à un innocent qui n’est plus là pour se défendre : la manœuvre est habile, assurément. Robespierre paie encore son adhésion à la Terreur. On a voulu convaincre l’opinion qu’il est responsable du terrorisme. La vérité historique est pourtant là pour nous démontrer le contraire. Robespierre a porté la Terreur et l’a assumée. Mais les excès de cette période ne peuvent lui être imputés.


Comble de l’ironie et du mensonge, c’est quand Robespierre se retire du Comité de salut public, suite à une altercation avec la majorité de ses membres, que se déchaînent les abus de la Grande Terreur… :

« Je me bornerai à dire que, depuis plus de six semaines, la nature et la force de la calomnie, l’impuissance de faire le bien et d’arrêter le mal, m’a forcé à abandonner absolument mes fonctions de membre du Comité de salut public, et je jure qu’en cela même je n’ai consulté que ma raison et ma patrie…Voilà au moins six semaines que ma dictature est expirée, et que je n’ai aucune espèce d’influence sur le gouvernement ; le patriotisme a-t-il été plus protégé ? Les factions plus timides ? La patrie plus heureuse ? »

À ceux qui en veulent à Robespierre pour la Terreur en elle-même, nous soumettons cette considération de Napoléon :

« Croyez-vous que les hommes qui ont mené la France en 93 aient choisi la Terreur pour partie de plaisir ? Non, certes ; Robespierre n’aimait pas plus le sang que je ne l’aime. Il a été entraîné par les évènements et, je le répète avec conviction, c’est par humanité, c’est pour arrêter les massacres, pour régulariser le mouvement de rancune populaire, qu’il a créé les Tribunaux révolutionnaires, comme un chirurgien qui, pour sauver le corps, coupe les membres. »

Lorsque la Pensée officielle relaie l’image d’un Robespierre apprenti tyran, elle ne fait que relayer la propagande thermidorienne. Peut-on décemment traiter de dictateur un homme qui a affranchi les Juifs, les esclaves et les paysans? Peut-on traiter de dictateur un homme qui a tout fait pour établir le suffrage universel et qui est le premier grand abolitionniste? Peut-on traiter de dictateur un homme qui est tombé suite à un simple vote du parlement? Quand la Convention a commencé à désavouer l’Incorruptible, celui-ci fut aussitôt déchu. Aucun moyen légal ou extra-légal n’a pu le sauver de sa chute. Curieux dictateur tout de même que celui qui vit sous le droit commun… :

« Nous voulons substituer, dans notre pays, la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode, le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l’insolence, la grandeur d’âme à la vanité, l’amour de la gloire à l’amour de l’argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit, la vérité à l’éclat, le charme du bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de l’homme à la petitesse des grands, un peuple magnanime, puissant, heureux, à un peuple aimable, frivole et misérable, c’est-à-dire, toutes les vertus et tous les miracles de la République, à tous les vices et à tous les ridicules de la monarchie. Nous voulons, en un mot, remplir les vœux de la nature, accomplir les destins de l’humanité, tenir les promesses de la philosophie. »

Sont-ce là des paroles de dictateur ? Robespierre a, au contraire, porté la flamme de la démocratie plus haut que n’importe qui, et c’est précisément ce qui lui fut reproché. Il est le véritable bâtisseur de la démocratie car il est celui qui a voulu associer le peuple à l’action politique. Peut-être fut-il tout simplement le seul qui ait jamais cru en elle. Ceux qui s’essaient à le dessiner comme un tyran sanguinaire ne font que mener une basse entreprise de mystification. La devise de la République « Liberté, Égalité, Fraternité » a été inventée par Robespierre lors d’un discours sur l’organisation de la garde nationale le 5 décembre 1790. La République porterait donc depuis deux cents ans une devise écrite par un dictateur ?


30/09/1791


L’Incorruptible n’usurpe pas son surnom. Il mène un choix de vie individuelle unique. Alors que quasiment tous ses collègues sont des corrompus notoires, Robespierre vit modestement chez les menuisiers Duplay. « J’aurais pu troquer mon âme contre l’opulence ; mais je regarde l’opulence non seulement comme le prix du crime, mais encore comme la punition du crime, et je veux être pauvre pour ne pas être malheureux. » La formule est poignante. Surtout quand on sait que les paroles feront place aux actes et qu’il ne s’agit pas ici d’une simple posture.


Tandis que les députés se perdent dans les orgies parisiennes, Robespierre, lui, reste vierge. Il incarne la pureté révolutionnaire jusque dans sa chair. Voici comment Billaud-Varenne, un de ses plus terribles adversaires, et responsable parmi d’autres de sa chute, jugeait son attitude : « Si on me demandait comment Robespierre avait réussi à prendre tant d’ascendant sur l’opinion publique, je répondrais que c’est en affectant les vertus les plus austères, le dévouement le plus absolu, les principes les plus purs.» Affecter, seulement ?

Il fallut peu de temps au peuple pour regretter celui dont il s’était dans un premier temps félicité de la mort. Une grande partie des réformes sociales entreprises par Robespierre et ses amis fut stoppée net après sa chute. Les droits sociaux de la Constitution de l’an I tombent dans l’oubli. Le dirigisme économique disparaît. La bourgeoisie a dorénavant les mains libres…


Caricature diabolisatrice anti-robespierre

Robespierre incarne la Révolution française. Pendant cinq ans, il n’a pensé qu’à défendre les malheureux de la terre. Puis, quand vient l’épreuve de la guerre, il ne pense qu’à sauver son pays, qu’il aima plus que tout. Le patriotisme est la vertu première pour l’Incorruptible, il est même selon lui la base de la République. Précepte aujourd’hui oublié par ceux qui n’ont que le mot république à la bouche. Cet homme ne pouvait au final qu’être insupportable à la Pensée officielle : il s’est battu au nom du bien commun pour sa patrie et pour les humbles de ce monde.


Robespierre commit cependant deux grandes fautes. La première fut l’instauration du culte de l’Etre suprême. Ici, Robespierre n’a pas seulement frôlé le ridicule, il l’a pleinement embrassé. À sa décharge, nous répondrons qu’il est malhonnête de lui reprocher de ne pas avoir été un bon chrétien à une époque où le clergé ne l’était pas d’avantage. Puis, seconde faute, qui fut un crime : avoir voté mort de Louis XVI. Dans un contexte différent, il est à parier que ces deux personnalités historiques se seraient entendues pour faire le bonheur des Français.


Quoi qu’il en soit, aucun patriote français ne peut oublier son sacrifice pour le salut de la patrie. C’est pourquoi, tout Français, tout homme libre, peut dire, comme Jaurès en son temps : je suis avec Robespierre.

Adrien Abauzit 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Dossier 1/4 - Dr. Judy Wood "Where Did the Towers Go ?" - WTC 11/09 - un ouvrage scientifique - une autre vérité

Le canon de Pachelbel, le son qui soigne