Qatar - France - Mali : les ambitions d'une monarchie qui déraille en France depuis le départ de Sarkozy



Les tensions s’aggravent entre la France et le Qatar avec des accusations que la pétro monarchie est en train de financer et d’armer des séparatistes et des militants islamistes liés à al-Qaïda au Mali et, plus généralement, de propager l’intégrisme islamique en Afrique.


La France a étroitement collaboré avec le Qatar pour évincer Mouammar Kadhafi en Libye. Elle est également actuellement en train de coopérer avec Doha ainsi qu’avec Riyadh et Ankara pour mener une guerre sectaire dans le but de renverser le président syrien Bachar al-Assad et d’isoler l’Iran. Mais maintenant un retour de flamme s’est produit car la politique du Qatar contrecarre les intérêts géostratégiques et commerciaux de la France au Mali et en Tunisie qui se trouvent au centre des projets de la France de recoloniser son ancien empire en Afrique du Nord et de l’Ouest.
Le premier ministre qatari Cheikh Hamad ben Jassim al-Thani s’est opposé à l’intervention française au Mali, préconisant plutôt le dialogue.
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) au pouvoir, Harlem Désir, a dénoncé ce qu’il a appelé « une forme d’indulgence » de la part du Qatar envers les « groupes terroristes qui occupent le Nord Mali. » Ses remarques ont été suivies par la visite du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à Doha pour discuter du Mali avec al Thani.
Une déclaration du ministère de la Défense a souligné sans équivoque que le Qatar était « un client privilégié de la France » dans le domaine de l’armement et que les « prises de commandes se sont élevées à 450 millions d’euros pour 200 millions d’euros de matériels livrés » depuis 2007. Le ministère a aussi fait remarquer que du 16 février au 7 mars, un exercice commun se déroulerait au Qatar – baptisé Gulf Falcon 2013 – et impliquant 1.300 soldats français et un nombre identique de Qataris.

La presse française a accusé le Qatar de souhaiter voir le Nord Mali faire sécession tout comme elle avait soutenu la sécession du Soudan Sud du Soudan. Ceci permettrait au Qatar de forger des liens étroits avec la nouvelle nation – qui est supposée être riche en pétrole et en gaz – et d’étendre ainsi son influence en direction de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique sub-saharienne.
En juin dernier, l’hebdomadaire Le Canard Enchaîné avait publié un article, « Notre ami du Qatar finance les islamistes au Mali ». Il citait des sources du renseignement militaire français affirmant que le Qatar apportait, par le biais de la société du Croissant Rouge entre autres, un soutien financier à divers groupes : les insurgés touaregs du Mouvement national de la libération de l’Azawad (MNLA), l’Ansar-Dine, l’organisation al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et son groupe dissident, le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
Roland Marchal, spécialiste de l’Afrique sub-saharienne a suggéré que des forces spéciales qataries étaient entrées au Nord Mali pour former des recrues d’Ansar El Dine, qui fait partie d’al-Qaïda, une accusation également avancée par l’Express. Le Qatar avait poursuivi une stratégie identique en Libye. En Tunisie et en Egypte, la monarchie al-Thani avait financé en 2011 et en 212 les partis politiques des Frères Musulmans en tant que partie intégrante de sa stratégie plus générale de porter au pouvoir des gouvernements islamistes basés sur les Sunnites, dans le but d’écraser l’opposition au sein de la classe ouvrière arabe, de cibler le régime chiite en Iran et de renforcer sa propre position contre l’Arabie saoudite.
Le gouvernement tunisien conduit par les Islamistes et qui a remplacé le client de longue date de la France, Zine El Abidine Ben Ali, est à présent furieux contre la campagne menée par Paris pour le discréditer en réalisant soit un virement en direction des partis d’opposition soit en formant un gouvernement d’union nationale. La France a été irritée par le refus de la Tunisie de soutenir officiellement l’intervention française au Mali ou d’autoriser les avions militaires français de survoler son espace aérien. Le porte-parole présidentiel, Adnan Manser, a dit craindre que le conflit ne menace les pays voisins, dont la Tunisie.
Les tensions se sont encore accrues après qu’on a appris que les terroristes qui avaient perpétré l’attaque contre le site gazier dans le Sud de l’Algérie, apparemment en représailles à la guerre française au Mali, étaient passés en Tunisie qui est également limitrophe de la Libye et de l’Algérie. D’importantes caches d’armes qu’on ne trouve pas normalement en Tunisie, des RPG, des bombes et des Kalashnikovs, ont été découvertes à Médenine.
L’assassinat au début du mois de février de Chokri Belaïd, dirigeant du parti d’opposition laïc, le Front populaire, a amené le premier ministre d’alors Hamadi Jebali du Parti islamiste Ennahdha à accuser des militants liés à al-Qaïda d’avoir commis l’assassinat et d’accumuler des armes dans le but d’établir un Etat islamique.
Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, a dénoncé le meurtre comme étant une attaque contre « les valeurs de la révolution du Jasmin » en Tunisie. Il a déclaré « Il y a un fascisme islamique qui monte un peu partout et cet obscurantisme… doit être évidemment condamné… puisqu’on nie cet Etat de droit, cette démocratie pour lesquels les peuples libyens, tunisiens, égyptiens se sont battus. »
Valls a aussi réclamé que la France soutienne les partis d’opposition pseudo-gauches pour stabiliser la Tunisie et pour contrôler l’opposition de la classe ouvrière,.
Ces remarques ont suscité une manifestation des partisans d’Ennahdha, qui ont scandé des slogans et brandi des pancartes disant, « La France dehors ! » et « Ca suffit la France ! La Tunisie ne sera plus jamais une colonie française ». L’intervention de Valls a été tellement crue que le porte-parole du Front populaire tunisien pseudo-gauche, le président du Parti communiste des travailleurs de Tunisie, Hamma Hammami, s’est vue obligé de déclarer : « En tant que Front populaire nous sommes contre la France, les Etats-Unis et tout pays arabe qui s’ingère dans nos affaires internes. »
L’intérêt porté par la France à ses anciens territoires coloniaux en Afrique du Nord et au Sahel est généré par leurs richesses en ressources naturelles – notamment le pétrole, le gaz, l’uranium, l’or et d’autres minéraux précieux – et la montée des Etats-Unis et de la Chine dans une région que la France considère être son propre pré carré.
Le président de l’époque, Jacques Chirac, avait initialement cherché à contrer l’Initiative Pan-Sahel (PSI) de Washington qui avait été promulguée en 2001 et par laquelle les forces militaires américaines formeraient des troupes du Mali, du Tchad, de la Mauritanie et du Niger, sous le prétexte de la « guerre contre le terrorisme » annoncée après les attentats du 11 septembre. Plus tard, celle initiative avait été élargie de façon à inclure l’Algérie, la Mauritanie, le Maroc, le Sénégal, le Nigeria et la Tunisie au titre de l’Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme (TSCTI). La Libye, le Soudan et la Somalie avaient déjà été identifiés comme étant des cibles potentielles.
Le PSI et le TSCTI avait donné lieu en 2007 à la mise en place de l’AFRICOM au sein de l’EUCOM (United States European Command) basé à Stuttgart, étant donné qu’aucun pays africain ne voulait l’accueillir. L’AFRICOM avait pris le contrôle de la TSCTI. Chirac avait voulu obtenir le soutien de l’Allemagne, en invitant en 2007 l’Allemagne au sommet franco-africain, mais Angela Merkel avait refusé de contrarier Washington.
La montée de la Chine avait beaucoup pesé dans la décision du président français, Nicolas Sarkozy de rejoindre en 2009 les structures militaires de l’OTAN et de signer un accord avec la Grande-Bretagne en 2010 pour intégrer les armées des deux pays. Le rôle de la France serait de servir d’auxiliaire de Washington en Afrique du Nord et au Sahel, et d’obtenir sa part du butin résultant de ses projets de restructuration de la région.
Sarkozy avait cherché à renforcer la position économique déclinante de la France en courtisant l’émir du Qatar, en vendant 80 Airbus à Doha pour sa compagnie aérienne Qatar Airways, en lui livrant jusqu’à 80 pour cent de ses armes et en encourageant le Fonds souverain du Qatar à acquérir à hauteur de 70 milliards de dollars US d’actifs français.
La France a promulgué une loi spéciale exonérant de taxes l’émir et d’autres investisseurs qataris qui ont acheté des valeurs immobilières françaises. Elle a même proposé à Doha d’adhérer à son Organisation internationale de la francophonie (OIF), approuvant les écoles de langue française qui sont soumises à l’administration qatarie au Golfe, au Maghreb et en Afrique.
Jean Shaoul

Qatar, les ambitions


démesurées d'une micro-

monarchie

LE MONDE GEO ET POLITIQUE 
La scène se déroule le 23 juin 2009 dans le salon d'apparat de la mairie de Paris. Le tapis rouge est déroulé devant son Altesse Sérénissime Hamad Ben Khalifa Al-Thani, le monumental émir du Qatar. Dehors, la police parisienne est sur les dents. Des hélicoptères sillonnent le ciel de la capitale et les voies sur berge sont cadenassées. La conversation entre Bertrand Delanoë et son hôte glisse sur la boulimie d'investissements du micro-Etat qui, en l'espace de quelques mois, est entré au capital de poids lourds européens comme Porsche, Suez et la banque Barclays. Tamim, le prince héritier, fils chéri de l'émir, intervient avec un souriresibyllin : "Il faut que vous compreniez, en ce moment nous rachetons nos chevaux aux Egyptiens et nos perles aux Indiens."

Le Qatar : un nabot par la taille (11 500 km2) et la population (1,7 million d'habitants, dont 85 % d'expatriés), un mammouth par la force de frappe diplomatique et économique. Gavé de devises par son industrie gazière, l'une des plus performantes au monde, la presqu'île du golfe Arabo-Persique pratique unepolitique d'intervention tous azimuts.

Ces derniers mois, il a non seulement raflé l'organisation de la Coupe du mondede foot 2022 et racheté le PSG, ses deux faits d'armes les plus connus en France, mais il a aussi investi un milliard de dollars (755 millions d'euros) dans des mines d'or en Grèce, pris 5 % de la banque Santander au Brésil, le plus gros établissement financier d'Amérique latine, renfloué les studios de cinéma Miramax mis en vente par Disney et placé un autre milliard de dollars dans un fonds d'investissement en Indonésie.
Parallèlement, le Petit Poucet qatari montait au front des révolutions arabes, en envoyant ses avions de chasse Mirage et ses forces spéciales à la rescousse des rebelles libyens et en sonnant la charge contre Bachar Al-Assad, le tyran de Damas. Un activisme débordant, avec dans le rôle du porte-voix, la chaîne Al-Jazira, rouleau compresseur médiatique, à l'avant-garde de la stratégie d'influence développée par Doha.
PLUS GRAND GISEMENT DE GAZ NATUREL
Pour comprendre ce qui fait courir la dynastie Al-Thani, il faudrait donc, comme le soufflait Tamim, remonter à l'époque des perles et des chevaux, les deux "mamelles" historiques du pays. "Dans la psyché des Qataris, la perle est quelque chose de fondamental, explique un conseiller du maire de Paris. Il y a, chez eux, un vrai ressentiment historique, un besoin de revanche sur ces voisins, cheikhs arabes ou maharajas indiens, qui l'ont copieusement pillé." Dans les années 1980, alors jeune prince héritier, le cheikh Hamad fait une autre expérience amère. Lors d'un voyage en Europe, un douanier à l'aéroport lui agite son passeport sous le nez, goguenard : "Mais c'est où ça, le Qatar ? Ça existe vraiment ?" Mortifié, le futur émir aurait juré de faire très vite connaître son confetti de terre.
Son arme sera le North-Dome, le plus grand gisement mondial de gaz naturel, à cheval sur les eaux territoriales du Qatar et de l'Iran. Son père, l'émir Khalifa, redoutait que la mise en valeur de cette manne n'agace justement la République islamique. Il craignait aussi de braquer l'Arabie saoudite, sourcilleux patron des micro-Etats de la péninsule.
En 1995, à l'âge de 43 ans, l'impétueux Hamad profite d'un séjour en Suisse de son pusillanime de père pour le déposer et lancer son royaume dans un processus de modernisation à marche forcée. Instruit par les déboires du Koweït, le jumeau pétrolier du Qatar envahi par les troupes de Saddam Hussein en 1990, le jeune monarque veille à assurer ses arrières. Un an après son putsch de palais, il lance Al-Jazira. A la fois professionnelle et populiste, bête noire des rivaux du régime, comme l'Egypte de Hosni Moubarak et l'Arabie du roi Fahd qui avaient critiqué le coup d'Etat de 1995, mais beaucoup plus conciliante avec ses alliés comme la Libye de Mouammar Kadhafi -, avec qui l'émir partage une même détestation des Saoud - la nouvelle venue s'impose comme la caisse de résonance planétaire de la diplomatie de Doha.
ÉQUILIBRISME DIPLOMATIQUE
En 2003, nouvelle rupture : le Cheikh Al-Thani ouvre son pays au Pentagone, qui installe dans les sables du Qatar ce qui va devenir la plus grande base aérienne américaine en dehors des Etats-Unis. La tête de pont de ses opérations en Irak et en Afghanistan. Dans les années 1990, l'émir avait aussi noué un début de lien diplomatique avec Israël, pays avec lequel il restera en contact jusqu'à l'offensive de Tsahal contre la bande de Gaza, en janvier 2009.
Soucieux de ne froisser personne, le Qatar se transforme dans le même temps en terre d'accueil des opposants islamistes aux régimes en place dans le monde arabe : du prédicateur libyen Ali Al-Salibi à l'Algérien Abassi Madani, en passant par le télé-coraniste égyptien Qaradawi et le Tunisien Rached Ghannouchi, le patron d'Ennahda, futur vainqueur des législatives tunisiennes... Sans oublierOussama Ben Laden, l'ennemi public numéro un de l'Oncle Sam, dont les messages audio sont retransmis sur Al-Jazira. Objectif de ce jeu d'alliance à 360 degrés : tenir à bonne distance Riyad et Téhéran, et surtout s'assurer un accès ininterrompu au détroit d'Ormuz, passage obligé de ses exportations de gaz naturel liquéfié. "Le Qatar est assis sur un tas d'or mais il se sait très fragile, analyse un diplomate français. Pour continuer à exister, il a compris qu'il doit sefaire connaître et reconnaître."
Le Qatar aurait pu en rester là. Continuer son numéro d'équilibriste diplomatique tout en plaçant sa fortune dans des bons du trésor américain ou des projets immobiliers sans valeur ajoutée, comme dans l'ex-Europe de l'Est, où il achète des morceaux de ville entiers. Une stratégie de bon père de famille, avisé mais sans aucun rayonnement dans les capitales occidentales. Témoin, la morgue de Bertrand Delanoë, en 2006, lorsque le Qatar Investment Authority (QIA), bras financier de l'émirat, classé au douzième rang des fonds souverains les plus riches de la planète, avait tenté une première approche du PSG. Le maire de Paris avait fustigé "ces fonds exotiques ", allant jusqu'à émettre des doutes sur "l'origine des capitaux".
BUSINESS ET TOUR VERTIGINEUSE
Tout change avec la crise financière de 2007-2008. En quelques mois, les grands trésoriers de la planète se retrouvent à court de liquidités. La Russie et la Chineétant jugées infréquentables, c'est vers le Golfe que les multinationales en mal de cash choisissent de se tourner. Chance pour le Qatar, son industrie gazière arrive à maturité au même moment. Le méga-complexe de liquéfaction de Ras Laffan, à 80 km au nord de Doha, voit défiler les méthaniers. "C'est à partir de ce moment que le Qatar s'est mis à investir dans des marques prestigieuses comme Suez, Vinci ou Harrods et que sa cote s'est envolée, explique un banquier qui a travaillé pour le Palais. Sans la crise, on en serait resté à la situation de 2006."
Le QG de cette métamorphose est situé dans une tour vertigineuse, surmontée d'un dôme de verre bleuté, qui domine la baie de Doha. La Qatar Holding, la branche du QIA en charge des investissements dans le secteur industriel, y occupe quelques étages. C'est là qu'ont afflué des dizaines de banquiers étrangers, laissés sur le carreau par la faillite de Lehman Brothers, à l'été 2008."C'est l'une des rares institutions du pays dont les employés bossent comme des malades", sourit un familier de West Bay, le quartier des affaires de Doha.
Un activisme qui s'explique facilement : alors que dans l'émirat voisin d'Abou Dhabi, le processus de décision est dilué entre une multitude de frères et demi-frères, au Qatar, la stratégie se décide entre quatre personnes : l'émir, son fils Tamim, de plus en plus associé à la marche du pays, une de ses épouses, la fringante Cheikha Mozah à la tête de la Qatar Foundation, et le premier ministre,Hamad Ben Jassem Al-Thani, patron du QIA. "Dans un pays normal, le business va vite et le gouvernement est lent, explique un homme d'affaires qatari. Ici, c'est le contraire. Les hommes d'affaires courent en permanence après l'autorité publique."
SAUTER DANS LE TRAIN DES RÉVOLUTIONS ARABES
Arrive la dernière étape de l'ascension de la start-up Al-Thani : 2011 et les "printemps arabes". Despote éclairé, le cheikh Hamad n'a pas de passion particulière pour la démocratie. Mais son désir d'être du bon côté de l'Histoire, le positionnement marketing d'Al-Jazira – "la voix des sans-voix" – et surtout, l'impuissance de ses pairs arabes qui laissent un espace à prendre, l'ont incité àsauter dans le train des révolutions. "Le Maroc est trop loin, l'Algérie trop sénile, l'Egypte paralysée par sa révolution, l'Irak enfoncée dans la crise et l'Arabie engluée dans les calculs de succession, résume un diplomate français. Il y avait un vide et les Qataris l'ont occupé." Du pur opportunisme, donc : un peu comme si la France et l'Allemagne faisaient faillite et que la Slovénie se retrouvait à piloterl'Europe.
Combien de temps cette business-diplomatie tapageuse peut-elle encore durer ? Mise sur orbite par la volonté d'un homme et quelques accidents de l'Histoire, la fusée qatarie subira un jour ou l'autre des accidents contraires qui l'obligeront àredescendre sur Terre. Dans le monde arabe, par exemple, "l'interventionnite" du clan Al-Thani suscite une exaspération croissante.
Venu mi-janvier assister aux célébrations du premier anniversaire de la révolution du jasmin, l'émir a été conspué par des milliers de Tunisiens qui l'ont accusé d'être le complice d'un plan américain visant à remodeler le Proche-Orient au profit du camp islamisto-sunnite incarné par les Frères musulmans égyptiens. Quelques jours plus tôt, l'émir avait été renvoyé de Mauritanie par son homologue, Mohamed Ould Abdel Aziz, ulcéré que son royal invité lui ait enjoint de dialogueravec son opposition... islamiste.
A force de se faire le chantre de la démocratisation, le pacha de Doha a dûannoncer des élections législatives pour 2013. Le courant ultra-conservateur salafiste, dominant dans la société qatarie, pourrait lui signifier son peu d'entrain àcohabiter en 2022 avec des supporters de foot éméchés. Sans compter les risques de coup d'Etat, une valeur sûre aux pays des perles. Conclusion de la politologue Fatiha Dazi Héni : "La famille Al-Thani est loin d'être à l'abri d'un effet boomerang."

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