L'Afrique sert de cobaye pour les nouveaux vaccins : 40 enfants paralysés dans un village du Tchad
Le vaccin MenAfriVac paralyse au moins 40 enfants tchadiens
Le
20 décembre 2012,
une tragédie vaccinale a frappé le petit village de Gouro, localisé au
nord du Tchad, en Afrique. Selon le journal La Voix, au moins 40
enfants sur les 500 qui ont reçu le nouveau vaccin contre la
méningite, MenAfriVac, et âgés de 7 à 18
ans, ont été paralysés. Ces enfants ont aussi souffert de convulsions et d’hallucinations.
Depuis
que ces cas ont été rapportés, l’ampleur réelle de cette tragédie est en
train d’être mise à nu, et les parents d’autres
enfants vaccinés ont déjà rapporté d’autres effets secondaires
supplémentaires. Les autorités de la région sont mises sous pression,
depuis qu’un véhicule sanitaire a été incendié par des citoyens,
en guise de manifestation de leur frustration et de leur colère face à
la négligence du gouvernement. [1]
“Nous voulons que l’on rende la santé qui a été volée à nos enfants » a réagi le parent d’un enfant malade.
Le vaccin MenAfriVac
MenAfriVac
est un nouveau vaccin produit par l’Institut Indien Serum Limited.
Selon le Projet pour le vaccin contre la méningite
(MVP), c’est le premier vaccin à avoir été approuvé pour une
utilisation en dehors de la chaîne du froid, ce qui signifie que le
vaccin peut être transporté sans système de réfrigération ou sans
packs de glace pendant au moins 4 jours :
« Le vaccin
contre la méningite A, connu sous le nom de MenAfrivac®, et
créé
pour répondre aux besoins de la ceinture africaine de la méningite,
peut à présent être conservé dans une chaîne contrôlée de températures
pouvant être de 40°C ou plus pendant un délai de maximum 4
jours, une décision qui pourrait accroître l’efficacité de la campagne
ainsi que le taux de couverture et épargner des fonds normalement
investis dans le maintien de la chaîne du froid durant les
« derniers kilomètres » de la distribution du vaccin. » [2]
Ces
données sur le vaccin MenAfriVac sont par ailleurs confirmées sur le
site internet de l’OMS et celui de la Fondation Bill et
Melinda Gates. [4]
Mais
alors, pourquoi cette information diffère-t-elle grandement de
l’information fournie par le fabricant sur son propre site
internet ? Voici ce qu’indique en effet l’Institut Indien Serum
Limited (le fabricant du MenAfriVac) sur son site internet, à la
rubrique CONSERVATION :
« MenAfriVac
devrait être conservé et transporté à une température située entre 2
et 8°C. Il faut le conserver à l’abri de la lumière. Le diluant devrait
être conservé à une température de 25°C. Il est
recommandé de protéger le vaccin reconstitué de la lumière directe du
soleil. Ne pas dépasser la date limite d’expiration qui se trouve sur
l’emballage externe. » [5]
L’HISTOIRE AFRICAINE, vécue de l’intérieur
Mr M.,
le cousin de deux enfants victimes du vaccin, qui restent actuellement
sévèrement atteints et hospitalisés à l’heure actuelle,
a expliqué que beaucoup des enfants ont réagi endéans les 24 heures
qui ont suivi leur vaccination. Il a déclaré que les enfants ont d’abord
commencé à vomir et se plaindre de maux de tête, avant
de tomber au sol, pris de convulsions avec la salive qui s’échappait
de leurs lèvres.
Il a
fait état du fait que le 26 décembre 2012, le Ministre de la Santé et le
Ministre de la Sécurité Sociale se sont rendus à Gouro
en compagnie de deux membres du Parlement. Il a dit qu’après
discussion, ils ont décidé d’évacuer environ 50 enfants paralysés vers
un hôpital situé à près de 500 km de là, à N’Djamena, la capitale
du Tchad.
Il a
ajouté que le gouvernement avait réagi à la tragédie en essayant
désespérément d’acheter le silence des parents, plusieurs de
ceux-ci étant traumatisés et confus.
Comme rapporté dans La Voix, selon un membre du staff médical et également selon le Dr Daugla Oumagoum Moto, le directeur du
Centre International d’Aide
Sanitaire, les réactions développées par ces enfants ne sont pas
habituelles avec ce type de vaccin contre
la méningite, celles-ci se limitant normalement à de la fièvre, des
vomissements et des maux de tête, mais pas aux effets secondaires dont
souffrent les enfants hospitalisés.
UN DECHIRANT APPEL A L’AIDE
Craignant
pour la santé présente et future de leurs enfants rendus malades par la
vaccination, les parents ont commencé à poser des
questions :
1. S’agissait-il d’un lot défectueux de vaccins ?
2. Les vaccinateurs ont-ils malencontreusement utilisé un produit dangereux ?
3. Le produit a-t-il été retiré de la chaîne du froid pendant une trop longue période ?
4. Les vaccinateurs ont-ils été sérieusement et complètement formés ?
On s’occupe de cet enfant récemment vacciné et qui vient d’être paralysé.
Mr. M.
pense que les enfants ont été laissés trop longtemps sans soins. Il m’a
dit que, en dépit de l’état déplorable des enfants et
les appels pressants des parents, les autorités régionales n’ont pas
réagi suffisamment tôt. Ce n’est qu’après une semaine que les enfants ont été examinés par le
seul médecin de la région.
Il a déclaré par e-mail :
« En
outre, le gouvernement et les médias ont passé la tragédie sous
silence, alors que les faits nécessitaient une clarification,
quelles qu’en soient les raisons. Tout cela nous dérange et nous fait
craindre le pire pour l’avenir. Nous ne savons pas ce
qui se passe dans les coulisses du Ministère de la Santé et ailleurs
(OMS, UNICEF). En tant que parents, nous devons savoir ce qu’il nous
faut dire à nos enfants. Il est vraiment très triste qu’une
cité entière soit paralysée. Nous supplions notre gouvernement d’agir
le plus vite possible pour sauver nos enfants. Nous le trouvons trop
lent et manquant de motivation. C’est pourquoi nous
lançons un appel au monde pour nous venir en aide. »
Au
début de la campagne, le Président Idriss Deby Itno, a annoncé que le
vaccin était sûr et permettrait de protéger les citoyens de
la méningite pendant dix ans. [6]
L’Alliance GAVI, un important partenaire financier de ce projet qui a coûté 571 millions de dollars, a déclaré :
« Si
tout cela
fonctionne comme nous pensons que cela va fonctionner, alors nous
allons éliminer ces épidémies. Point final. », a déclaré Marc La Force,
Directeur du Projet Vaccins contre la Méningite
(MVP), un projet impliquant PATH et l’OMS qui ont mis au point
MenAfriVac en moins de dix ans. [7]
Ces deux organisations semblent avoir gardé le silence depuis la tragédie.
CONCLUSION
Cette
tragédie soulève de nombreuses questions qui restent sans réponses.
Pourquoi a-t-on vacciné 500 enfants dans une région qui ne
dispose que d’un médecin, et qui n’a été capable de fournir des
conseils ou de traiter les effets indésirables du vaccin qu’une semaine
plus tard ?
Pourquoi
le fabricant du MenAfriVac a-t-il spécifiquement précisé que le produit
devait être stocké et transporté à des températures
beaucoup plus basses que ce qu’avait précisé le Projet Méningite ?
Pourquoi a-t-on tenté d’acheter le silence des parents des enfants dont
la santé a été endommagée par ce vaccin ?
Pourquoi a-t-on si fortement poussé à vacciner dans une région qui
manque d’eau potable et de services sanitaires de base ? L’UNICEF avait
d’ailleurs déjà critiqué le Tchad pour les épidémies
récurrentes de maladies, y compris la méningite, qui se produisent
parce que les besoins sanitaires élémentaires ne sont pas suffisamment
rencontrés. [8]
Pourquoi les grandes organisations ont-elles dépensé 571 millions de dollars sur un projet de vaccinations, alors que les puits
destinés à fournir de l’eau potable sont construits pour moins de 3.000 dollars/pièce par le Comité International de la Croix Rouge ? [9]
Comment se fait-il qu’au moins 40 enfants aient été paralysés après avoir reçu un vaccin, et qu’aucune agence de presse n’ait assuré la couverture de cette
inquiétante situation ? Les médias sont
restés complètement silencieux. Il semble qu’aucun rapport de
ce drame n’ait été publié sur aucun site gouvernemental ! La seule
information disponible en dehors de cet article de
journal semble avoir été comme « enterrée » dans un petit blog dénommé
le blog de Makaila qui a publié des mises à jour régulières de la
situation. [10]
Où
peut-on trouver les déclarations des organisations concernées – OMS,
GAVI, PATH, UNICEF, ainsi que la Fondation Bill et Melinda
Gates ? Pourquoi ce programme de vaccination a-t-il été suspendu ?
Qu’est-ce que ces organisations ont l’intention de faire par rapport au
drame qui s’est produit à Gouro ?
Références :
- Wigne, Danzabe and Byakzahbo, Anrde. “Numerous Children of Gouro Hospitalized After a Vaccination Campaign to Control Meningitis.” La Voix.
- http://www.meningvax.org/files/PressReleasePATH_WHO_MVP-14Nov2012.En.pdf
- http://www.who.int/immunization/newsroom/menafrivac_20121114/en/index.html
- http://www.impatientoptimists.org/Posts/2013/01/Saving-Time-amp-Lives-Meningitis-A-Vaccine-Breaks-the-Cold-Chain-Barrier?p=1
- http://www.seruminstitute.com/content/products/product_menafrivac.htm
- http://www.presidencetchad.org/affichage_news.php?id=192&titre=%20Campagne%20de%20vaccination%20contre%20la%20m%E9ningite%20de%20souche%20%AB%20A%20%BB
- http://www.gavialliance.org/support/nvs/meningitis-a/
- http://www.unicef.org/infobycountry/chad_61754.html
- http://www.icrc.org/eng/resources/documents/feature/2007/chad-stories-200307.htm
- http://makaila.over-blog.com/article-campagne-de-vaccination-contre-la-meningite-tourne-au-drame-a-gouro-113690954.html
Source : initiativecitoyenne.be
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