Esther Duflo, l'économiste française qui va conseiller Obama sur la pauvreté


La Maison-Blanche a annoncé fin décembre qu'elle avait l'intention de nommer l'experte au sein du nouveau Comité pour le développement mondial.

Esther Duflo est diplômée de l'Ecole normale supérieure de Paris et du prestigieux MIT. (BALTEL/SIPA)
Esther Duflo est diplômée de l'Ecole normale supérieure de Paris et du prestigieux MIT. (BALTEL/SIPA)

La Française Esther Duflo, choisie pour conseiller le président Obama sur les questions de développement, est l'une des économistes les plus en vue de sa génération, internationalement respectée pour ses travaux sur la lutte contre la pauvreté et décorée de prix prestigieux.



La Maison-Blanche a annoncé fin décembre qu'elle avait l'intention de nommer Esther Duflo, 40 ans, au sein du nouveau Comité pour le développement mondial. Elle y siègera aux côtés de huit autres personnes, dont l'Égyptien Mohamed El-Erian, directeur général du fonds d'investissement Pimco, premier gestionnaire obligataire à l'échelle mondiale, l'économiste du développement Smita Singh ou Sylvia Mathews Burwell, présidente de la fondation Wal-Mart.


Médaille John Bates Clark


Esther Duflo, actuellement en Inde et jointe par courriel, s'est refusée à tout commentaire dans l'attente de la finalisation de cette nomination. Cette étoile filante de la science économique a émergé ces dernières années comme l'une des plus brillantes de sa génération et l'une des plus célébrées dans le monde, notamment aux États-Unis, pour ses travaux empiriques contre la pauvreté qui lui ont valu de recevoir en 2010 la médaille John Bates Clark.
Nombre des récipiendaires de cette distinction, qui récompense les travaux d'économistes de moins de 40 ans aux États-Unis, ont par la suite été consacrés par le Nobel d'économie, à l'instar de Joseph Stiglitz, Paul Samuelson, Milton Friedman, James Tobin et Paul Krugman. Cette baroudeuse brune aux cheveux coupés au carré, petite, à la mâchoire carrée et au regard décidé, a eu les honneurs il y a trois ans d'un portrait d'une dizaine de pages dans le New Yorker, dans un numéro dédié aux innovateurs de notre temps.
"C'est une intellectuelle française de centre gauche qui croit en la redistribution et en l'idée optimiste que demain pourrait être meilleur qu'aujourd'hui. Elle est largement à l'origine d'une tendance académique nouvelle", écrivait alors le New Yorker.


Travail fondé sur les expériences de terrain


Professeur au prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology) où elle dirige le laboratoire de recherche Abdul Latif Jameel sur la lutte contre la pauvreté, elle fonde son travail sur des expériences de terrain, en partenariat avec des organisations non gouvernementales (ONG). Selon le New Yorker, cette approche lui vaut ainsi qu'aux autres tenants de cette approche le surnom de "randomista" (théoricienne du hasard). Par exemple, "si on met en place un nouveau programme de soutien scolaire dans des écoles, on choisit 200 écoles au hasard, dont 100 mettront en place le programme et les 100 autres pas", expliquait-elle en 2010, quand elle avait reçu la médaille John Bates Clark.
Les progrès des élèves sont ensuite comparés et évalués dans les deux cas de figure, et les résultats de ces expériences sont ensuite relayés auprès des pouvoirs publics et d'associations caritatives comme la Fondation Bill et Melinda Gates pour "les faire passer à plus grande échelle", soulignait-elle.
Participer à un comité sur le développement à la Maison-Blanche devrait lui donner la possibilité de faire bénéficier l'administration Obama de son expérience du terrain pour rendre l'aide américaine plus efficace.


Chaire au Collège de France


Outre ses fonctions au MIT, Esther Duflo est également directrice des programmes sur le développement économique au Center for Economic Policy Research, un think tank de Washington, et rédactrice en chef de la revue American Economic Journal : Applied Economics. Elle est également titulaire d'une chaire au Collège de France sur les "savoirs contre la pauvreté".
Son livre Repenser la pauvreté, coécrit avec l'Indien Abhijit Vinayak Banerjee, a reçu le prix du livre économique de l'année Financial Times/Goldman Sachs en 2011. Diplômée de L'École normale supérieure et de l'EHEESS, elle est également titulaire d'un doctorat du MIT. 

source  www.lepoint.f

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