Nutrition : les Ali-caments

Manger des portions plus larges d’aliments sains est plus important que de suivre un régime pour rester mince. Ce sont les conclusions d’une large étude prospective qui s’est intéressée à 120 000 personnes sur une vingtaine d’années. Les résultats sont détaillées dans la revue médicale The New England Journal of Medicine1.



Les chercheurs de Harvard ont suivi 120 877 hommes et femmes en bonne santé sur dune période allant de 1986 à 2006. Les changements dans le mode de vie et le poids ont été évalués tous les quatre ans. Ils ont observé que les personnes qui augmentaient leur consommation d’aliments à haute teneur en fibres, comme les noix, fruits, yaourts et légumes, ont perdu du poids. A l’inverse et sans surprise, les frites, chips, boissons sucrées sont les aliments entrainant le plus de prise de poids. En quatre ans, les personnes consommant une portion quotidienne supplémentaire de ces aliments ont pris en moyenne 1,5 kg alors que les personnes ayant consommées des aliments sains ont connu une perte de poids de 100 à 400 grammes.
Cette perte de poids pourrait s’expliquer par leur richesse en fibres selon les chercheurs. Leur digestion plus lente prolonge l’état de satiété. De plus, cela laisserait moins de place pour consommer des aliments transformés plus riches en calories.

Étude prospective

Une étude prospective est une étude durant laquelle les participants sont suivis (une cohorte) sur une période de temps définie et dans laquelle les chercheurs vont s’intéresser à un certain nombre de paramètres en vue d’établir comment ces paramètres vont influer sur une issue déterminée. La particularité de cette étude est de définir avant de commencer la population qui sera étudiée en fixant précisément les critères d’inclusion et d’exclusion, les différents paramètres qui seront étudiés, les critères de sortie d’essai.
À l’inverse, une étude dite rétrospective s’intéressera rechercher les liens entre un état de santé présent et un événement antérieur. Elle repose sur l’exploitation de documents dont la fiabilité ne peut être garantie.




Un composé retrouvé dans les pousses de brocoli aide les poumons à se débarrasser des bactéries nuisibles, selon une nouvelle étude réalisée d’abord chez la souris puis chez l’homme. Le composé, appelé sulforaphane, pourrait être un nouveau traitement pour prévenir ou réduire les infections pulmonaires graves fréquentes chez les fumeurs et les patients souffrant de maladies pulmonaires. Les résultats de cette étude sont présentées dans la revue Science Translational Medicine1.



Un poumon en bonne santé se maintient en bonne forme en éliminant les débris et les bactéries étrangères. Ce système d’auto-nettoyage fonctionne mal chez les fumeurs et les personnes atteintes de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Ce nettoyage est habituellement fait par les cellules immunitaires appelées macrophages, dans les poumons de ces personnes elles sont incapables d’évacuer les envahisseurs bactériens, conduisant à l’infection.
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les macrophages dans les poumons des patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive, ainsi que ceux des souris exposées à la fumée de cigarette. Les chercheurs ont observé que le traitement avec le sulforaphane renforce l’activation d’une importante voie signalisation appelée Nrf2 dans les cellules pulmonaires humaines des personnes atteintes de broncho-pneumopathie chronique obstructive et dans les cellules pulmonaires de souris exposées à la fumée de cigarette. La voie Nrf2 activé restaure la capacité des macrophages pulmonaires à éliminer les bactéries dans les poumons.
Le sulforaphane est un antioxydant bien connu. On le retrouve dans de nombreux légumes crucifères. Les jeunes pousses de brocoli (germes de brocoli de 3 à 4 jours) sont de loin les légumes qui en contiennent le plus. Les auteurs vont étudier à l’avenir la question de savoir si un régime alimentaire riche en sulforaphane permet de combattre les infections2.






Mangez des pommes pour vivre plus longtemps

La pomme contient des antioxydants connus pour avoir de nombreux effets bénéfiques sur la santé. Des chercheurs apportent la preuve que les antioxydants des pommes permettent d’allonger l’espérance de vie des animaux de laboratoire.
Ces résultats ont été obtenus avec la drosophile (la mouche du vinaigre) qui est un modèle largement étudié dans les laboratoires de recherche. Cette étude renforce les observations similaires faites sur d’autres animaux. L’étude est publiée dans la revue Journal of Agricultural and Food Chemistry1.
Les substances néfastes générés dans l’organisme, appelées radicaux libres, sont à l’origine de changements indésirables impliqués dans le processus de vieillissement et certaines maladies. Les antioxydants peuvent lutter contre ces dommages. Les fruits et légumes, en particulier les aliments de couleur vive, comme les tomates, le brocoli, les myrtilles et les pommes sont d’excellentes sources d’antioxydants. Des études antérieures ont montré que les nombreux antioxydants contenus dans les pommes augmentaient l’espérance de vie des animaux de laboratoires.
Dans la présente étude, les chercheurs se sont intéressés à une classe particulière d’antioxydants, les polyphénols. Ils ont découvert que les polyphénols prolongent non seulement l’espérance de vie moyenne de mouches de 10% en moyenne, mais contribue également à les préserver en bonne santé. Leurs capacités à marcher, grimper et se déplacer ont ainsi été prolongées. Les chercheurs ont mesuré un certain nombre de marqueurs biochimiques liés à la vieillesse et ont constaté que les polyphénols avaient amélioré ces marqueurs.
Des chercheurs avaient déjà montré par le passé que les polyphénols de la pomme ont des effets bénéfiques sur le cholestérol sanguin et une diminution des lésions dans les vaisseaux sanguins des animaux23.




AVC : le lycopène contenu dans la tomate protégerait des attaques cérébrales


Manger des tomates réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral, selon une étude finlandaise. Le lycopène, un puissant antioxydant contenu dans la tomate, serait à l’origine de cette réaction.
Cette nouvelle étude, parue dans la revue Neurology1, met en avant les bienfaits de l’un des principaux antioxydants présents dans ce fruit-légume, le lycopène.
Cette étude a porté sur plus de 1000 Finlandais, âgés de 46 à 65 ans, qui ont été suivis pendant un temps moyen de douze ans. Leur concentration sanguine en lycopène, mais aussi en autres antioxydants avérés, comme des carotènes ou le rétinol, a été régulièrement mesurée. Durant le temps de l’étude, 67 hommes ont eu une attaque cérébrale. Vingt-cinq d’entre eux faisaient partie des 258 ayant le plus bas taux de lycopène, tandis que 11 des victimes d’attaques appartenaient au groupe de 259 personnes ayant les taux les plus hauts de cette molécule. Et le résultat est plus probant encore lorsque les chercheurs ne prennent en compte que les accidents vasculaires cérébraux provoqués par un caillot sanguin, et non par une hémorragie : les participants ayant le taux le plus élevé de lycopène auraient 59% de risques en moins de subir une attaque cérébrale causée par un caillot.
L’étude a également examiné les niveaux sanguins des antioxydants alpha-carotène, bêta-carotène, alpha-tocophérol (une forme de vitamine E) et rétinol (vitamine A), mais n’ont trouvé aucune association avec le risque d’accident vasculaire cérébral.
La biodisponibilité du lycopène est augmentée par la cuisson des tomates et la présence de matières grasses (d’où l’importance de bons gras dans la vinaigrette notamment). D’autres fruits qui contienne du lycopène, mais dans une mesure moindre, sont le pamplemousse, la papaye et la goyave.
«Notre étude montre que finalement les recommandations sur la nutrition et sur la nécessité, d’une manière générale, de consommer des fruits et légumes en quantité suffisante, sont fondées»,
estime Jouni Karppi, l’un des auteurs de l’étude à l’université de Kuopio, en Finlande




Du chocolat contre la pression artérielle


Le chocolat, ou plus exactement certains composés contenus dans le cacao, seraient de bons hypotenseurs et pourraient ainsi permettre de faire baisser la pression artérielle, selon une étude australienne. Les auteurs sont arrivés à ces conclusions en analysant 20 essais dans lesquels les participants consommaient chaque jour du chocolat noir ou du chocolat en poudre.

Des composés retrouvés dans le cacao, les flavanols, augmenteraient l’élasticité des vaisseaux sanguins par le biais de la formation d’oxyde nitrique dans le corps.
De nombreuses études se sont intéressées au lien entre pression artérielle et flavonols avec des résultats contrastés. Les auteurs de la Collaboration Cochrane1 – organisation internationale à but non lucratif réalisant des revues systématiques2 – ont retenu 20 études réalisées sur une période de 2 à 8 semaines, incluant au total 856 participants qui ont consommé chaque jour 30 à 1080 mg de flavanols sous forme de chocolat (soit 3 à 100g/semaine) noir ou de poudre de cacao3.
Une légère baisse de leur pression artérielle, en moyenne de 2-3 mm de mercure, a été constatée sur cette courte période.
« Cette petite réduction constatée sur le court terme peut compléter d’autres options thérapeutiques existantes et contribuer à réduire, de manière naturelle, le risque de maladies cardio-vasculaires »,
explique Karin Ried de l’Institut national de médecine de Melbourne, qui a travaillé sur cette analyse avec des chercheurs de l’Université d’Adélaïde (Australie).

Des études imparfaites

Les auteurs relèvent néanmoins de nombreuses limites à ces études. Elles ont toutes été réalisées sur de courtes périodes, ce qui ne permet pas de tirer des conclusions à long terme. Aucune étude ne s’est intéressée aux implications cliniques de cette baisse en terme de maladies cardiovasculaires. Il est donc pas possible de dire si cette baisse se traduit par des effets positifs en terme de santé ou sur les risques cardiovasculaires. Il n’est pas non plus possible de tirer des conclusions sur les doses de flavanols utilisées lors des différents essais cliniques. Enfin, les auteurs écrivent que le chocolat consommé avec modération peut faire partie d’une alimentation saine et équilibrée mais cela reste un aliment gras et riche en sucres. Consommé de façon excessive, les effets néfastes sur le poids peuvent être nettement supérieurs aux effets positifs sur la pression artérielle.
Il existe en effet des moyens beaucoup plus sains pour faire baisser sa pression artérielles comme réduire sa consommation de sel (pas plus de 5g par jour), pratiquer régulièrement une activité physique, perdre su poids si on est en surpoids ou obèse.





Un régime riche en sucre de synthèse peut nuire au fonctionnement du cerveau

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Une consommation excessive de sucre de synthèse – très utilisé dans la fabrication de sodas et d’aliments industriels – peut à la longue ralentir le fonctionnement cérébral et altérer la mémoire et les omega-3 peuvent contribuer à minimiser ces dommages cérébraux, selon une étude américaine réalisée sur des rats.

Cette recherche effectuée chez l’animal illustre parfaitement le dicton selon lequel « ce que l’on mange affecte la pensée », souligne le Dr Fernando Gomez-Pinilla, professeur de neurochirurgie à la faculté de médecine de l’Université de Californie à Los Angeles, principal auteur de ces travaux.
L’étude paraît dans la revue britannique Journal of Physiology daté du 15 mai1
Des recherches précédentes avaient révélé comment ces sucres, tels que le fructose largement présent dans le sirop de maïs, peuvent être dévastateurs pour l’organisme et contribuer au diabète adulte, à l’obésité ou à l’accumulation de graisses dans le foie.
Mais cette dernière étude est la première à révéler l’action néfaste de ces édulcorants sur le cerveau, selon ces chercheurs.
Avoir un régime alimentaire riche en fructose peut à long terme altérer vos capacités à apprendre et à mémoriser mais la consommation régulière d’acides gras omega-3, dont sont riches certains poissons ou par exemple les graines de lin, peut aider à minimiser les dommages provoqués par ce genre de sucres, précise les chercheurs.
→ Voir aussi Une déficience en oméga-3 accélèrerait le vieillissement du cerveau
Les auteurs de cette recherche se sont concentrés sur le sirop de maïs à haute teneur en fructose, une substance liquide bon marché six fois plus sucrée que la canne à sucre naturelle et qui est ajoutée aux aliments industriels, aux sodas, condiments ou à la nourriture pour nourrissons.
Les Américains consomment en moyenne plus de 18 kilos de fructose de sirop de maïs par an et par personne (sources ministère de l’Agriculture).
Les auteurs précisent qu’il ne s’agit pas ici du fructose naturel se trouvant dans les fruits, qui sont riches en antioxydants.
L’équipe de chercheurs a mené cette étude sur des rats. Le premier groupe de rongeurs a consommé, outre les aliments habituels, de l’eau mélangée à une solution de fructose pendant six semaines.
Le second groupe a été soumis au même régime, mais avec en plus des acides gras oméga-3 sous forme de graines de lin et de l’acide docosahexaénoïque (DHA). L’acide DHA, qui fait partie de la famille des oméga-3, a des effets protecteurs puissants contre les dommages infligés aux synapses, essentielles pour la communication entre neurones, la mémoire et l’apprentissage.
Après six semaines, les deux groupes de rats ont été testés pour voir ce qu’ils se rappelaient de ce qu’ils avaient appris avant le début de l’expérience, en particulier pour retrouver la sortie d’un labyrinthe.
Les animaux du second groupe qui ont consommé des oméga-3 ont trouvé bien plus rapidement la sortie.
En comparaison, les rongeurs du premier groupe ayant absorbé du fructose de synthèse sans oméga-3 ont montré beaucoup de difficultés à retrouver leur chemin dans le même labyrinthe.
→ Voir aussi La résistance cérébrale à l’insuline liée au déclin cognitif et à l’Alzheimer

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